16/11/2006

L’aberration des amnisties fiscale et judiciaire

Vous avez tué ? Vous avez volé ? Laissez donc passer le temps sans rien dire.
Supposons, ce que je ne vous souhaite pas, que vous fassiez partie des français nombreux fraudant dès qu’ils le peuvent le fisc ou autre organisme à qui vous devez de l’argent. Si ce sont les impôts et qu’ils ne vous pas attrapés en ce qui concerne l’impôt sur le revenu, vous avez de la chance si quatre années se sont passées : le fisc ne peut plus vous poursuivre, quand bien même il se serait enfin aperçu de votre fraude. C’est le cadeau accordé à tout contribuable par l’état français, dûment voté par les parlement et sénat. C’est en somme le permis de tricher, à la seule condition d’être malin et adroit. Si donc vous n’êtes ni l’un ni l’autre, vous serez pris et condamné. Drôle de règle, d’amnistie automatique, concernant potentiellement soixante millions de français.

J’en ignore les justifications éventuelles : désir de ne pas empoisonner la vie de chacun par de vieilles histoires, ou plus sûrement, auto protection de tant de gens voleurs, ayant réussi à faire voter une loi scélérate.
Le pire est que ce genre de prescription règne même pour des crimes de sang. Le seul crime jamais prescriptible est celui contre l’humanité, c’est à dire peu fréquent en réalité, et si peu poursuivi de fait. Ainsi est délivré un vrai droit d’être une crapule, sans être jamais inquiété dans certaines conditions. Invraisemblable, mais vrai.

Notre président s’est taillé un costar légal sur mesure pour échapper à la justice. Silvio Bersluconi en Italie a fait voter par ses amis une batterie de lois lui permettant de ne pas répondre à toutes ses malversations passées, sans parler de celles éventuelles présentes et à venir. Il n’était pas suffisant que nos politiques se soient déclarées éventuellement responsables mais pas coupables ; dans les faits ils ne sont jamais poursuivis ou presque pour toutes les fraudes, malversations… qu’ils font ; si d’aventure un juge un peu fou tente de le faire, il sera bien vite muté d’office, déchargé de l’affaire, et si besoin, un hélicoptère sera toujours présent pour aller chercher un autre juge un peu plus servile pour décharger l’infâme suppléant ayant osé, en son absence, poursuivre le politique.

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