20/11/2006

Le fichage nécessaire des criminels, notamment des récidivistes

Incarcéré en 1990 puis condamné en 1992 à vingt ans de réclusion pour viol, M. Blanche avait été libéré en 2002 après avoir bénéficié de huit ans de remise de peine. Il est soupçonné d'avoir commis sept viols depuis sa libération. Vingt ans de prison, douze seulement d’effectués.

Les augustes responsables vous assurent qu’il est impossible de faire autrement, ou sinon les prisonniers deviendraient ingérables. Comme dans l’univers social d’où ils viennent le plus souvent, la violence permet de se faire respecter en prison, et parfois même obéir par les mafias qui s’y récréent ou s’y perdurent. Il faut réformer ce système pénitentiaire débile, apte seulement à empirer l’enracinement criminel des dits irrécupérables, et d’y plonger les néophytes que leurs aînés sont pressés d’initier dans l’horreur.

Le ministre de l'intérieur (2003) M. Sarkozy insiste sur la nécessité de disposer d'un fichier national des délinquants et criminels sexuels et celle d'un suivi thérapeutique obligatoire. un tel fichier "permettrait aux services de police de savoir à tout moment, en cas de crime, si un criminel connu réside à proximité. "Je n'accepte plus de rester interdit devant une mère ou un père de victime qui me hurlent leur colère à l'idée que l'Etat a laissé s'installer un monstre à côté de leurs enfants sans prévenir personne, et sans le surveiller".

La question d'un fichier recensant les délinquants sexuels est au centre d'une polémique opposant Nicolas Sarkozy et Elisabeth Guigou, ancienne garde des sceaux du gouvernement Jospin.
Le suivi socio-judiciaire existe bien dans les textes depuis juin 1997 mais n'a jamais pu être appliqué faute d'avoir prévu les moyens correspondants.

C’est très bien tout cela, mais s’il semble nécessaire d’inscrire le plus possible de criminels dans un tel fichier, avec marquage de leur empreinte génétique, seule apte à les reconnaître formellement, il ne faut pas non plus les jeter en pâture à l’opinion publique, comme les anglais l’ont fait pour leurs pédophiles, poussant ceux-ci à la clandestinité, au suicide, et au très fort ressentiment à l’égard de l’ensemble de la société : étrange façon de les pousser à se rédempter.

Le fichier ne doit être accessible qu’aux services concernés, dans un but de prévention, d’élucidation rapide d’éventuelles affaires sans attendre qu’elles ne s’élargissent dans leur lot d’horreurs, mais aussi d’éducation en ne laissant aux criminels aucune échappatoire, ne leur permettant que de suivre les grandes lignes normales reconnues par la société, à condition évidemment que celle-ci leur en donne les moyens.

Mais par contre, pourquoi donc réserver ce fichier seulement aux violeurs et pédophiles ? Un fou meurtrier est-il moins répugnant ou dangereux ? et les délinquants de toutes sortes, allant jusqu’aux voleurs de vélo et simples, « simples » cambrioleurs ? Ils ne sont pas dangereux ceux-là ? Pourtant, combien ont-ils sous le coup de la panique assassiné ou roué de coups allant jusqu’à la mort, voire torturé tranquillement leur victime.

Et que dire de ce sentiment profond de viol, de perte totale de confiance en la société de toutes ces victimes à qui les policiers font tout pour faire renoncer de porter plainte, à la fois :
1/ poussés par leur hiérarchie soucieuse de respecter le souhait politique de voir les chiffres de la criminalité baisser, sinon dans les faits, du moins dans les statistiques bidon ;
2/ désireux de baisser leur travail administratif et routinier pour lequel ils ne se sont pas engagés dans ce métier ;
3/ ils savent parfaitement inutile de poursuivre une enquête, puisqu’ils n’auront ni le temps ni les moyens pour retrouver les malfaiteurs, que de toutes manières la justice s’empressera de laisser libres.

Ces bons esprits que tous les français subissent, puisque ce sont eux qui décident des lois, poussent des cris d’orfraie devant tant de limitations aux libertés personnelles. On peut se demander s’ils ont seulement songé une fois que ces libertés dont on parle, il s’agit de les restreindre seulement à ceux en ayant abusé, afin de renforcer tous ceux, l’immense majorité des français, qui, eux, les ont respectées toute leur vie. Ils ne vivent pas à coté des petites frappes, ont parfois leur garde du corps personnel, et dans les beaux quartiers où ils se trouvent généralement, il n’y a guère ou pas de risque de se faire agresser.

C’est par ailleurs du grand guignol, celui précisément que les politiciens, dans toute l’horreur du mot, affectionnent tout au long de leur carrière. Car, au maximum, il se trouverait dans ce fichier quelques dizaines de milliers de noms, correspondant tout simplement à ceux déjà épinglés dans leur casier judiciaire, que ces mêmes politiciens ne dédaignent pas d’utiliser tous les jours.

De plus, tous les français honnêtes sont déjà ultra fichés, puisque tous les paiements faits avec leur carte bancaire, tous leurs appels téléphoniques depuis leurs portables permettent aux services de police de repérer tous leurs déplacements à quelques dizaines de mètres près, tout en écoutant leurs conversations par téléphone ou mail par exemple.

De plus, cette plus forte efficacité de répression potentielle entraînerait sans doute une chute vertigineuse de toutes les infractions subies par tous nos concitoyens. En effet, la célèbre peur du gendarme est, comme chacun le sait, la première condition au respect des autres. Seulement après vient un réflexe citoyen réel. A ceux en doutant, on peut leur conseiller de se rendre dans les hélas très nombreux quartiers français où les déjà petites frappes, pourtant âgées de moins de dix ans souvent, répètent à tous leurs copains que les policiers sont des êtres bons à tuer, et que de toutes façons ils ne peuvent rien contre vous tant que vous êtes mineurs.

Même si en allant chercher quelques lois on peut leur prouver, et des policiers le font parfois au sein des collèges et écoles primaires, que l’arsenal répressif de la république peut aussi les atteindre, ils n’en ont cure, rigolent doucement ou bien en face, tant leur insolence n’a guère ou pas de limite, car ils savent que la balance de la justice ne les frappe jamais, au grand dam de l’ensemble des honnêtes gens, mais pas pour les politiciens pourris, véreux, nullissimes qui nous représentent.

Etrangement, la tutelle pénale, qui obligeait le juge à être plus sévère avec le récidiviste, a été supprimée en 1981 par la loi sécurité et liberté. Les minima de peines ont été abrogés dans le code pénal de 1994. Cela fait que la loi pénale n'est pas assez dissuasive vis-à-vis des récidivistes, notamment les délinquants d'habitude. Il faut instaurer pour eux des peines plancher afin qu'ils comprennent que le risque qu'ils prennent n'en vaut pas la chandelle.

Les Français ne supportent plus de voir une infime minorité se comporter en situation de quasi-totale impunité. L'une des pistes de M Sarkozy prévoit que le tribunal serait contraint de prononcer une peine de prison lors d'une première récidive, le juge pouvant assortir la sanction d'un sursis avec mise à l'épreuve. En cas de récidives ultérieures, les magistrats n'auraient d'autre choix que d'appliquer des peines fermes, qui iraient crescendo.

Il est absolument aberrant de voir ces jeunes ayant reçu déjà des dizaines (!) de condamnations n’effectuer qu’un mois de prison, et encore avec sursis. Rappelons le : des dizaines de condamnations, cela veut dire des centaines ou des milliers d’actes illégaux. Ce sont eux qui ouvrent et volent votre cave, garage, logement ; cassent votre voiture, roulent à tombeau ouvert sans assurance ni permis, taguent, cassent. Quelles sont les pires responsables : celles-ci, ou toutes celles leur permettant d’exercer en toute impunité de fait ?

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