17/11/2006

Le Bien et le Mal, notions de la petite enfance, inadaptées au monde réel

On décrit les gens, soit comme des gens mauvais, soit comme des gens bien. Et la plupart du temps, ce site ne fait pas exception. Nous avons été conditionnés en cela par notre enfance, baignée par les contes et histoires pour enfants, où bons et méchants sont nettement séparés. Rappelez vous : les personnages des dessins animés et films pour enfants sont soit : beaux, gentils, intelligents, serviables, courageux ; soit : laids, méchants, bêtes, odieux, lâches !

Notre monde adulte n’y fait pas de différence. Les meurtriers sont des salops, et c’est à peine si on leur accorde des circonstances dites atténuantes. Bien sûr, s’ils ont tué sous l’empire de la boisson en voiture, on se sent très concerné ; même non buveur, on a tous de la famille ou des amis aimant l’alcool, et on ne voudrait pas punir sévèrement ceux qui pourraient être nos proches, et ils n’écopent guère qu’au maximum d’une année de prison, mais avec sursis. S’ils ont tué sous l’empire de la passion amoureuse, cela réveille en nous tout l’attrait de la recherche désespérée de l’âme sœur, et le jugement est bien clément de nouveau, la moitié d’un crime autre dit crapuleux.

Ainsi, au plus profond de nous, subsiste bien la distinction forte entre le bien et le mal, le bon et le mauvais, même en ce qui concerne les êtres humains. Mais qu’en est-il en vérité ?

La réalité est bien plus complexe, et surtout impalpable. Or les institutions n’aiment pas le flou. Sur la carte d’identité par exemple, on est de sexe masculin, ou féminin. Mais que dire des androgynes de chromosomes sexuels XXY ou XYY ou XXYY…. ou de phénotype masculin, c’est à dire d’apparence homme, et de sexe féminin, que ce soit au niveau des organes génitaux, par exemple un homme sans pénis, avec ovaires… tout est possible dans la nature, même si la grosse majorité des hommes sont hommes, et les femmes sont réellement des femmes. C’est pourquoi, pour l’administration, on sera homme ou femme, et rien d’autre.

Ce qui peut apparaître simple pour le caractère sexuel, et qui ne l’est en fait déjà pas, qu’en est-il pour le plus profond de l’âme humaine que personne ne sait inventorier ?

Un nazi ayant gazé des êtres humains, hommes, femmes, enfants, bébés, femmes enceintes, fait d’hideuses expériences dites scientifiques sur eux auparavant sera, à coup sûr, un être mauvais. Pourtant, une fois de retour chez lui, il pourra caresser gentiment son chien, embrasser avec une réelle affection son conjoint ou ses enfants, voire œuvrer pour un mouvement caritatif quelconque. Impossible dites-vous ? Vous êtes sûr ? Vraiment sûr ?
Pétain, super héros de la première guerre mondiale est subitement devenu un infâme traître de la seconde, honni comme de juste.

Plutôt que de tomber toujours dans l’invective, le rejet sans rédemption possible, punissons les écarts, et surtout : rééduquons, soignons, comprenons pourquoi, comment l’être supposé ignoble a pu commettre tel forfait, telle horreur. Nous faisons exactement l’inverse, emprisonnant l’individu dans sa fange, gangrenant tout son être dans le pire.

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