17/11/2006

Nous sommes responsables du malheur d’autrui

7 milliards d’individus, 5 milliards crevant doucement : tous responsables. Bon nombre de personnes seront choquées à l’expression de cette idée. Quoi ? Moi ? responsable ? Moi qui souffre tant des incongruités du monde, de la souffrance des autres ! Pourtant, ami (e) lecteur, lectrice, ne prends pas ombrage. Certes, tu aimerais que cela change, que tout soit amour, convivialité. Cela, tout le monde est d’accord pour que cela se fasse. C’est même la seule idée que six milliards d’être humains partagent sur la terre.

Le seul hic, mais il est gros, c’est lorsqu’on passe au besoin de réalisation : plus personne n’est d’accord. Ainsi, supposons que vous soyez d’accord pour appliquer cette idée de bonheur universel. Bien. Mais comment le faire ? Accepteriez-vous de partager une partie de vos biens pour plus pauvre que vous ? Vous mangez pratiquement ce que vous désirez à table, vrai festin de roi comme n’avaient pas même les rois d’antan, car vous pouvez avoir, à prix modique par rapport à vos richesses (allez, on va dire le prix d’une place de cinéma par exemple), tout fruit existant demain dans votre assiette si vous le désirez, toute viande existante, et ainsi de suite.

Pourtant, sur notre terre, en ce moment, deux milliards d’êtres faits comme vous n’ont pas du simple riz à manger ; lorsqu’ils ont à boire, c’est de l’eau croupie, bourrée de microbes les rendant malades parfois jusqu’à la mort. Alors, pour que cela cesse, vous voulez bien donner 10 % de vos revenus chaque mois par exemple ? Si vous avez 2.000 euros, cela fait 200 euros à donner tous les trente jours. Toujours d’accord ? Mais je vois que brusquement, si ce n’était pas encore le cas, les objections viennent en nombre en votre esprit : 200 euros et plus !

Mais vous n’en avez pas le dixième de disponible à chaque nouveau début de paye, avec votre loyer (il faut bien vivre quelque part !), la nourriture à acheter (même si vous mangez bien, vous n’allez tout de même pas vous nourrir de riz tous les jours, nous ne sommes plus à l’époque des cro magnon ! sauf que eux n’avaient même pas de riz à leur disposition), et tant et tant de choses à payer constamment, que vous vous demandez comment y arriver, avec déjà tant de dettes.

Et puis, ce n’est pas à vous seul de payer pour les autres ! Que les autres le fassent aussi, d’abord les plus riches, en fonction de leur revenu, et après, peut être, vous voudrez bien le faire aussi. Et puis, ces pauvres gens, on a beau leur donner de l’argent, sans cesse, par le FMI (fonds monétaire international), les différents programmes d’aide internationaux, qu’ils n’arrivent jamais à s’en sortir. Les pays occidentaux ont même accepté d’ôter définitivement les dettes des pays les plus pauvres, mais rien n’y a fait !

Et puis leur donner de l’argent ne sert à rien ! Ils se font sans arrêt la guerre, font des enfants plus que de raison, qu’ils sont incapables de nourrir et de soigner ; la corruption est omniprésente, et l’argent donné ne va que dans les poches de quelques uns, via les comptes suisse, monégasques, et autres paradis fiscaux vivant en partie de l’abomination mondiale.

Pourtant, il est bien des chances que chacun portes sa part de responsabilité. Car la société n’est pas faite de rien : c’est nous tous sans exception qui la constituons. Comment peut-on supporter de voir dans nos sociétés développées des gens dormir dehors par tous les temps, manger dans les poubelles, être couverts de maladies les emportant dans la souffrance et dans la mort ? Quelles saletés l’être humain a t-il dans l’esprit pour supporter que tant d’argent brassé dans l’économie aboutisse à de tels résultats !

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