20/11/2006

Une punition ra-di-ca-le pour les assassins de la route

Il est assez stupéfiant de constater combien la punition peut être réprouvée et pour le moins inutilisée, du moins efficacement. A quoi bon donner une amende à celui allant à 200 Km/h sur une route limitée à 90 ? C’est un meurtrier dans l’âme, avant de l’être au réel. Enfin il semble qu’en France nous l’ayons compris, puisque notre premier voleur, pardon, notre président a mis en chantier, sur volonté personnelle qui l’honore fortement, une dure répression sur les routes.

Avant même le passage à l’acte, c’est à dire vote des lois, déploiement des dispositifs adéquats, des centaines de vies furent « économisées », terme adapté à notre société ne pensant qu’argent. Mais ces mesures coûtent de l’argent, très inutilement. Mettre radars, policiers, agents de recouvrements, poursuites judiciaires est bien, mais pourrait être fait mieux, autrement. Vous allez à 200 Km/h ?

Pas de problème, vous êtes un assassin. Pourquoi attendre que vous ayez tué un être humain pour vous sanctionner ? Quelle absurdité ! La faute avérée est-elle si différente de celle potentielle ? Parce qu’un enfant n’aura pas traversé devant votre bolide pour cette fois, vous ne serez que guère puni ; mais une autre fois où vous l’aurez renversé, vous aurez deux années de prison, pour une fois (espérons le) sans sursis ? Stupide ! D’autant plus que pour le conducteur moyen, c’est sûr, il conduit fort bien ; un enfant traverse, il le verra, le prévoira, saura s’arrêter. Il gouverne parfaitement son automobile : pas de danger avec lui.

Voilà ce qui à coup sûr produit 6.000 morts chaque année sur les routes françaises, et des centaines de milliers de blessés graves. Non. Pas de cela. Que faisiez-vous sur cette belle route ? Vous rouliez à tombeau ouvert ? Vous en étiez fort aise. Eh bien maintenant, allez à pied, cela fera un très bon exemple pour tous les autres. Voici le genre de solution qu’il faut appliquer : à cette individu on lui ôte sa voiture, la vend, en donne le prix à l’état.

Il pleure ? Se lamente (avec les juges parfois hélas) qu’il ne pourra plus travailler, que cela fera un chômeur de plus ? Qu’importe : mieux vaut un chômeur de plus, qu’un mort ou blessé en plus. D’ailleurs, si lui ou elle sera peut-chômeur, cela fera une place à quelqu’un d’autre. Et l’autre conduira peut être mieux que lui : mieux vaut mettre un mauvais conducteur au chômage qu’un bon. Avec ce genre de solution radicale et extrêmement efficace, pas de problème : tout le monde roulera très vite à la vitesse limite autorisée. Vous ne me croyez pas ?

Eh bien, je vais vous faire une confession : je fais partie de ceux, eh oui, qui roulent beaucoup plus vite que les limites autorisées. Je parle de ce que je connais. Je le fais parce que, comme les autres, je sais conduire ma voiture. Les accidents que j’ai pu avoir ne m’en ont pas encore dissuadé, même s’ils ont ébranlé mes certitudes.

Je continue à le faire, parce que je ne me suis jamais fait arrêter, ou plutôt, lorsque je l’ai été, la sanction fut si faible en regard du plaisir de conduire vite, qu’elle ne fut nullement dissuasive. Si l’on m’avait vendu ma voiture, je vous le certifie : je ne dépasserai plus jamais les limites de vitesse autorisées ! A vous de voir où est la vraie solution. En tout cas celle-ci non seulement ne coûte rien (pas de flics, radars, justice ou si peu…) et est ra-di-ca-le !

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