20/11/2006

C’est très facile de piéger les voleurs : pourquoi ne le fait-on pas ?

Il est étonnant que dans aucun pays, à part aux USA et seulement pour les infractions importantes, on n’ait pas songé, (ou plutôt que visiblement on ne veuille pas) à piéger les voleurs de tout poil.

Imaginons en effet toutes les professions de dépanneurs d’électro ménagers, électricité, plomberie, automobiles, dans lesquels se recrutent beaucoup d’individus trichant, volant, cassant au besoin pour mieux pouvoir réparer, ou de préférence changer qui un moteur, un chauffe-eau… ce qui est plus rapide, facile, et lucratif, ou vous remplacent une pièce par une autre d’occasion sous couvert de neuf, voire ne la remplacent pas du tout simplement parce qu’elle n’était pas cassée ni en panne malgré leur déclaration…

Tous ces margoulins exploitant sans vergogne les personnes fragiles, âgées, ignorantes, ou impuissantes à coup de tarif prohibitif et de faux service rendu sont très faciles à piéger. Il suffit de le vouloir. Seule la volonté politique est absente.

On laisse les pauvres citoyens faire justice eux mêmes. Imaginons la personne à qui on a fait payer un prix exorbitant une réparation par exemple de robinet, avec en plus un dégât causé au mur par le chalumeau, le robinet n’ayant même pas besoin d’être changé car c’était un simple joint à remplacer. Cette personne s’est aperçue qu’elle s’est faite grugée. Elle porte plainte. Le robinet remplacé à tort, elle peut le mettre déjà à perte et profit, étant dans la parfaite incapacité à le prouver, maintenant que les travaux sont faits.

Il reste le prix et les dégâts au mur. Elle doit faire appel à un expert pour constater le problème, en chiffrer le prix, donner un montant de facture considéré comme normal ou habituel. Cet expert, elle doit le payer intégralement, en attendant éventuellement que le tribunal en fasse payer les émoluments en tout ou partie par la partie adverse. Le prix de cet expert est souvent rédhibitoire, parfois supérieur au montant contesté de la facture.

Imaginons que nonobstant tous ces travers, la personne, courageuse, inconsciente ou particulièrement opiniâtre, veuille continuer son action judiciaire. On le sait, les tribunaux sont encombrés, et classent souvent sans suite les supposées petites affaires, dont ferait probablement partie une affaire de robinet.
Soyons optimiste, l’affaire vient devant le tribunal. Au bout de plusieurs mois, dans le meilleur des cas, et si le plaignant obtient raison auprès de la machine judiciaire, ce qui est fort aléatoire, il aura une partie de ses dépenses remboursées, mais pas ses frais d’avocat, qui est pourtant souvent obligatoire.

S’il gagne, il éprouvera peut être en son for intérieur une délicieuse sensation de soulagement, son portefeuille probablement moins, et s’il compte le temps et l’énergie, l’énervement qu’il aura dépensés….

C’est pourquoi le professionnel incriminé rira sous cape. L’affaire le dérangera à peine dans son business florissant. Pour une affaire où il aura à peine perdu (une faible partie souvent de ses malversations aura été punie de fait, et pour le reste, il n’aura guère fait que se faire payer un prix pour une fois honnête, sans guère ou du tout de dommages et intérêts dont les tribunaux sont fort avares généralement, pour ne pas inciter aux poursuites qui pourraient alors se révéler lucratives) ; pour une affaire où il aura peu ou pas perdu, combien de lucratives en pure et constante amnistie de fait.

En fait, on peut se demander pourquoi, au vu de ce qui précède, il existe encore des gens honnêtes !
On l’aura compris, c’est à la chose publique de protéger les citoyens. Il suffit d’amener les divers professionnels devant des pannes factices dûment contrôlées par des gens assermentés, et de le faire plusieurs fois afin de ne pas risquer de sanctionner l’erreur toujours possible par exemple.

Par contre, une fois la malhonnêteté enregistrée à répétition, il faudra la punir très lourdement, de façon à en faire des exemples à ne pas suivre. Le téléphone arabe fonctionnant très bien en la matière, on peut être assuré que le nombre de mensonges des pourris de tout poil chutera de manière très significative, et restera à un taux très bas tant que la pratique de vérification des professionnels par d’autres professionnels impartiaux et assermentés, eux aussi contrôlés, existera.

On objectera que tout cela coûtera cher, est proche de la délation, inacceptable dans un pays démocratique. Ces arguments sont risibles. Cela peut coûter zéro dans la mesure où l’on fera fort cher payer toutes les personnes trouvées. La délation, c’est dénoncer dans un pays totalitaire, là où aucune loi ne s’applique, ou ne s’applique que contre les faibles. Une véritable démocratie, c’est là où l’égalité existe, et non où il faut souvent s’y connaître presque autant que le professionnel pour pouvoir ne pas trop se faire gruger.

On peut rêver, imaginer que ce contrôle extrêmement efficace puisse s’appliquer dans tous les domaines : prostituées maquées de force, vols de vélos ou d’autos. Avec une puce électronique on peut désormais tout marquer, même les personnes, et ensuite sans danger ni poursuite, les suivre à la trace. Un vélo à peine fermé d’un petit antivol que n’importe quelle pince ou scie peut ouvrir en une minute, c’est bien tentant pour un voleur.

Il le fait, ou le suit jusqu’à ses commanditaires ou receleurs s’il s’agit d’un réseau (surtout pour le vol organisé des voitures en fait, passant très vite les frontières par exemple ou maquillées). C’est si simple, si efficace. une information préalable est nécessaire pour considérablement refroidir toutes les malfrats potentiels, et mettre en prison ceux réfractaires à la nouvelle donne, mais elles comprendraient fort rapidement leur véritable intérêt.

On peut s’étonner que ces solutions si simples ne soient pas appliquées depuis fort longtemps. En fait, les personnes malhonnêtes s’interpénétrant, elles n’ont nullement intérêt à ce que celles d’en bas ou d’autres secteurs soient privées de leur manne, car la contagion se fait dans les deux sens : négatif. La saleté appelle à davantage de saleté, et le bon : en amène davantage. Quel horreur que cette vision pour tous les malhonnêtes. Or, nos hommes politiques et nos dits décideurs étant très largement dans la catégorie des celles-ci, elles n’ont nul intérêt à ce que tous les trafics cessent ni même qu’ils soient atténués.

Citoyens, réveillez vous, sinon cela ne cessera jamais. Mais… êtes-vous sûr que vous aussi n’en profitez pas non plus ? Réfléchissez bien… votre feuille d’impôt par exemple, la tricherie étant paraît-il le sport national des français ; au boulot, là où vous « empruntez » une gomme ou un crayon pour vos enfants, discutez au lieu de travailler ; grillez un feu rouge ou faites un excès de vitesse… que de bonnes raisons de ne pas vouloir que cette nouvelle probité puisse vous atteindre un jour.

Mais réfléchissez bien surtout, les avantages que vous en retireriez seraient infiniment supérieurs aux petits ou grands profits que vous prenez à vos malversations. Si vos impôts servent davantage aux français qu’à engraisser des incapables ou des voleurs ; qu’en entreprise vous soyez mieux payé et traité en fonction de votre travail ; que vous ou vos proches ne soyez plus si probablement atteint un jour par un accident de la circulation, alors dans ce cas, ne serait-ce pas mieux de changer de société humaine ? ? ?

Rêvez un instant un monde où vous pourriez laisser votre voiture, maison non cadenassés ; appeler un artisan en étant sûr du bon service rendu à un prix honnête ; être dans la rue sans risque d’agression verbale ou physique... ce monde est possible, il n’est pas besoin de rêver pour l’acquérir. Il suffit de punir efficacement les voleurs, leur permettre aussi de changer, les y encourager, enfin de faire un partage national et de préférence mondial des richesses. Vous n’y êtes pas prêt ? Alors continuez à vivre dans ce monde s’il vous plaît tant. Et tant pis pour les tristes résultats prévisibles. Mais vous les avez sûrement déjà rencontrés dans votre vie.

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