16/11/2006

Le débat politique clownesque perpétuel où il faut toujours avoir raison

Quel que soit le débat, qui ne concerne d’ailleurs pas uniquement les politiciens, loin de là malheureusement, l’important est surtout de ne jamais être d’accord avec… l’adversaire. C’est tellement devenu évident pour le public, qu’une autre manière d’exercer cet art serait les trahir, trahir le spectacle. Car c’est un art, où le plus vigoureux, charmeur, charismatique, le dernier à parler, ou simplement parlant plus fort a forcément raison. On peut ainsi écouter et regarder les discours de Jean-Marie Le Pen, Adolphe Hitler, Bernard Tapie par exemple, qui respectent parfaitement ces critères, au point que leurs contradicteurs craignent ou même refusent de leur faire face, par certitude d’apparaître bien falots, et encore plus de perdre la face, quelle que soit la pertinence de leurs arguments. Ce n’est même pas un débat d’idées, comme dans bien des discussions que vous pouvez aisément et souvent voir autour de vous, mais un échange de techniques verbales, d’effets de discours, du théâtre au niveau du guignol, mais pour adultes. Les mots donnés n’ont en fait plus aucune valeur.

Un débat, une confrontation politique, ce devrait être fait pour comprendre les arguments de l’autre, enrichir les conceptions, faire un pas vers l’autre afin de lier tous les possibles, construire à l’aide de toutes les volontés. C’est tout le contraire qui se passe : une sclérose totale des idées, un refus de tout ce qui n’est pas recommandé par son propre mouvement politique qu’on représente, allant à la caricature parfois, refusant même de faire élire ce qu’on n’a pas défendu, quitte à vouloir le faire voter plus tard au prochain changement de majorité parlementaire. L’essentiel est d’être contre l’autre, quoiqu’il dise. Spectacle navrant, oh combien de fois renouvelé.

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