17/11/2006

Adam et Eve, l’Amour et... la réalité terrestre

Les religions sont les reines de l’amour humain, pardon : de l’Amour, la réalité est souvent autre :
1 : Tout d’abord, vous n’ignorez pas les excès passés multiples des religions, notamment l’une des plus anciennes : le catholicisme. Que de tortures infligées pour vous faire connaître précisément l’amour, d’où sans doute l’expression populaire : l’enfer est pavé de bonnes intentions !

N’importe, on peut considérer que cela témoigne d’une époque ancienne où la vie était bien dure, où il était normal de casser les membres des enfants pour attirer la pitié des gens à la vue de leurs membres difformes lorsqu’ils mendiaient, rémunérant ainsi leurs maîtres qui les avaient parfois achetés à leurs parents incapables ou non désireux de les nourrir.

Oublions aussi le fait que cette même religion incitait le bas peuple à respecter et craindre tant de profiteurs au dessus de lui, tels que les prêtres, nobles, roi : pouvait-on en effet provoquer une révolte contre celui choisi par Dieu ? ou refuser de payer aux évêques les papiers permettant de supprimer vos péchés ? On peut arguer que tous alors y croyaient, disons… plus ou moins.

Oublions enfin, liste non exhaustive, cette fable d’Adam et Eve créés en un jour, image de l’ignorance d’autrefois. Même si bien des français y croient encore dur comme fer, la plupart des pratiquants considèrent que c’est bien précisément une image non à prendre à la lettre.

La religion fut bien utile pour contenir beaucoup de rebellions, faire accepter au plus grand nombre leur condition miséreuse, et, tout comme les innombrables dieux et idoles inventés par le genre humain, permit aux fourmis humaines de comprendre leur environnement comme ils le pouvaient, puisque tout était la volonté de Dieu, et que le mal qu’ils voyaient pourtant leur arriver quotidiennement était la résultante de leur propre comportement, issu lui même de ce vilain Adam ayant volé la pomme défendue.

2 : La deuxième raison est qu’on ne peut plus tolérer qu’au nom de l’Amour, l’homme en vienne sur tous les continents, à toutes les époques proches ou lointaines, à s’entretuer. Je t’aime, donc je te tue, bel axiome vraiment ! Actuellement, la croisade contre le mal, instituée par ce merveilleux pourfendeur du terrorisme Bush, aidé par quelques égarés, chevaliers des temps modernes, nous plonge quelques siècles en arrière, signe évident du peu d’amélioration philosophique humaine de par les siècles.

N’oublions pas que l’ami Bush fut sauvé des tourments de l’alcool par la révélation divine qu’il eut adulte confirmé, qui le conduisit notamment à tuer des dizaines de milliers d’irakiens, à l’aide de la fameuse invention des armes dites de destruction massive, qu’il se fit un plaisir d’employer au maximum. C’est beau la religion !

Non seulement, cet amour qui tue, fait souffrir au quotidien, éloigne toujours davantage l’homme du bonheur qu’il peut trouver sur terre, mais en plus il prend bien des ressources à beaucoup de personnes et d’institutions. Que dire de tous ces gens passant tant de temps à prier dans leurs lieux de cultes, se faisant pardonner leurs péchés par le père éternel, pour ensuite supporter la misère humaine sans honte ; hors quelques paroles mielleuses, dénuées de toute réalité le plus souvent.

Ce sont, bien sûr, lieux de rencontres, temps d’occupation bien utiles aux désœuvrés, culture dans laquelle ils se reconnaissent. C’est dire que l’utilité finale, même si elle n’est pas celle affichée, n’est pas inutile. Cependant, toute cette énergie qui aurait pu être consacré aux autres est parfaitement stérile. Car si prier avait pu amener un quelconque bonheur autre que mystique sur terre, cela fait bien longtemps que tous y passeraient leur temps.

Certes, nous avons les miracles que des millions de gogos, malgré tout le respect que je leur dois, croient. Mais… non, c’est inutile d’argumenter, car la foi n’est en réalité qu’affaire de pari, celui de Pascal, voulant qu’à tout prendre, il valait mieux croire que l’inverse, car si on avait raison de le faire, on y gagnait le royaume éternel, et sinon, on mourait comme les autres de toute façon.

Les arguments ci-dessus en fait démentent l’innocuité de ce pari amenant quotidiennement son lot d’horreurs, au nom de Dieu, au nom de l’Amour confraternel. Dieu existe peut être, personne ne peut le savoir, pour l’instant du moins, puisque la science, véritable Dieu moderne, ne peut expliquer le monde, dans bien des petits détails comme pour des grands faits. Si Dieu existe, il est bien plus probable qu’il ne relève que de l’énergie pure, et non pas du bonhomme (excusez-moi pour l’irrespect) à barbe blanche venant vous taper sur l’épaule pour vous aider à sortir d’un des multiples fossés de la vie.

Evidemment, bien d’entre vous me haïrez si d’aventure ils en venaient à douter de leur foi. En effet, vous n’auriez plus de réponse aux trois questions essentielles que le plus imbécile porte en lui : d’où viens-je, pourquoi suis-je là, où irai-je après ma mort ? car les réponses deviennent : je viens du néant, je suis là par pur hasard, je retourne au néant sans aucun espoir de vie autre que par le biais de mes atomes, c’est à dire que ma pensée disparaît définitivement, hors les quelques signes bien terrestres que j’aurai pu en laisser avant ma mort.

Mais finalement, est-ce donc si atroce la vérité ? Profitez de votre présence sur terre pour prendre du bonheur, et en répandre autour de vous, véritable but de toute vie, du moins devrait-il en être ainsi. Mais les pratiquants religieux respectant leurs prêtres honnissant les biens matériels se gardent bien de s’en passer, mentant sans arrêt contre leur foi et pensée apparentes.

La plus belle œuvre de l’être humain est très certainement de remplacer le Dieu qu’il s’est inventé de toutes pièces. Il sait son illusion, est capable désormais de faire fortement reculer la maladie et la souffrance, peut (même s’il ne le veut) faire vivre dans des conditions décentes, contre le froid, la faim, les humains de la planète entière : qu’il le fasse !

Evidemment la maladie, la haine, les attentats, crimes, horreurs diverses et hélas variées existeront toujours, mais quelle joie de comprendre qu’on peut les faire fortement reculer, quitte à comprendre son meurtrier, même si on ne l’accepte pas et ne doit pas l’accepter !

Quelques éléments tout de même vous indiquant, si vous le voulez bien, pourquoi on ne peut pas croire en un Dieu. La vie s’est crée à partir du néant, comme le montre la dite théorie de l’évolution, corroborée par tant de faits qu’elle est certainement infiniment plus croyable que l’incroyable théorie du créationnisme, présentée pourtant comme un fait par tous ces rêveurs attardés.

Ils ont si peur de la réalité, qu’ils ne veulent pas la transformer en rêve pour le plus grand nombre en y travaillant jour après jour, préférant se penser comme le peuple élu, ou l’être que sa foi va sauver, contre tous les méchants qui méritent si fort leur malheur quotidien, puisqu’ils font, vivent et viennent du mal. Cela les arrange bien. Non. Ils n’ont rien à donner de leur richesse intérieure ou extérieure, car leur Dieu les a choisi, et pas les autres. C’est ainsi.

Les éléments naturels ont créé la vie, les acides aminés, les bases nucléiques de la vie. J’ai lu un livre très amusant, disant que si on mélange des roues et tous les autres constituants d’une voiture, on n’obtiendrait jamais une voiture. Que par contre, si un créateur, une volonté était présente, la voiture serait créée, comme l’être humain le fut.

Pourtant, si on mélange deux doses d’hydrogène pour une d’oxygène, avec une étincelle, on obtient bien de l’eau. Sans nulle intervention surnaturelle. Ainsi fut créée la vie, patiemment, l’être humain ne pouvant comprendre ce que le temps fit, tout au long des milliards ou millions d’années de l’évolution. Pauvre fourmi vivant à peine une centaine d’années, comment pourrait-il se représenter tant de temps ? Et pourtant certains y arrivent, mais craquent tout de même devant le merveilleux qu’on leur présente. C’est tellement plus facile et sécurisant.

C’est pourquoi tant de scientifiques, dits grands penseurs peuvent croire comme du béton à la fable de la création d’un couple à partir de rien, ou, dans le meilleur des cas, à la création du monde originel, même si le reste de l’œuvre fut celle de la nature, sous, bien sûr, le regard bienveillant de l’éternel. Il n’est pas facile en effet d’accepter ses propres insuffisances, et encore moins de tolérer sa disparition complète comme celle de tous les êtres qu’on aime ou qu’on a aimé.

L’humain partagerait 98% des gènes de la souris, et seulement 14 gènes de la souris n’ont pas d’équivalence avec ceux des humains qui ont en commun… 99,4 % des gènes du singe. Même les plantes ont des gènes en commun avec nous. C’est normal, puisque la vie fut d’abord algue unicellulaire, puis pluricellulaire, puis poisson, rongeur, singe, puis homme et femme. Reste à savoir d’où vient l’atome, le quark, le photon… on ne le sait pas. Les scientifiques manient tous ces éléments de la vie, déduisent que les uns constituent les autres, mais ne savent d’où viennent les premiers, poursuivant la course à la connaissance désespérément et passionnément.

Vous n’y croyez pas ou ne voulez pas y croire ? C’est votre droit, mais n’en profitez pas pour refuser le dialogue, écraser autrui de votre morgue, suffisance, faites de votre peur de la confrontation à d’autres cultures, d’autres croyances, d’autres manières de vivre. Donnez de l’amour, pas de la haine au quotidien. Si vous croyez en un Dieu, faites que le monde terrestre humain puisse lui convenir au maximum, lui ressemble le plus possible, mais pas à l’aide des armes.

Ne tolérez plus de vivre avec mille lorsque tant d’autres n’ont pas même un, et crèvent de faim, de soif, de maladie aisément guérissable ou évitable pour vous, souffrent de peur, de haine, de torture, de guerre, et de tant d’autres maux que votre silence seul permet de perdurer. Oui ! Pleurez de toute cette haine, de ce manque d’amour terrible, puis ravalez vos larmes, retroussez vos manches, et donnez un peu aux autres, à celui qui vous côtoie. Donnez lui de l’amour, mais du vrai, pas des paroles qui peuvent être utiles, mais qui doivent être accompagnées du mode d’emploi quotidien, si dur à apprendre et à transmettre pour qui ne s’en est jamais servi.

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