20/11/2006

Dangers tus du nucléaire et l’horreur du mensonge

En France, les nuages lourdement chargés en particules nucléaires s’arrêtent aux frontières, c’est la magie gauloise : désormais, même le ciel ne nous tombera plus sur la tête. Et depuis que le nucléaire français existe, cela va ainsi : le nucléaire n’a jamais fait aucun mort, aucun blessé grave, les incidents sont peu importants, et tous ceux désirant dire l’inverse sont des menteurs. Ainsi, suite au passage du nuage provenant de Tchernobyl, qui a tout de même traversé et même bien stationné au dessus de la France, tous les creux de terrain ont accumulé la radioactivité qui n’a pu être drainée par les eaux de pluie, et continue ainsi à faire des ravages.

Les producteurs de lait, fromage, viande bovine et autre, agriculteurs, ont continué à vendre leurs produits en toute bonne conscience, qu’ils aient ou non eu vent de l’affaire. Qu’importaient les personnes qu’ils contaminaient ainsi, eux continuaient à pouvoir engranger les bénéfices de leurs activités. Et puis ils avaient leur bonne conscience pour eux : ils n’étaient pas chargés de protéger les français, et tant qu’on leur permettait de vendre, ils vendaient.

Les responsables, eux, continuaient, contre toute évidence, à nier la vérité, de toute leur superbe, leur dédain, même contre les rares analyses scientifiques indépendantes s’exprimant peu, si peu dans les médias. Ils usaient de toute leur puissance de chefs, bénéficiant de la confiance des français, dont en fait ils abusaient, comme de coutume. Il aurait suffi de bien peu pour sauver ceux qui allaient mourir de leur saleté : quelques grammes d’iode à avaler, pour protéger des cancers de la thyroïde qui allaient se développer un peu partout en France.

Quand ils se déclarèrent, on ergota sur les statistiques, les possibilités que la maladie vienne du nuage, fit une commission d’enquête, et les responsables, comme toujours, ne furent nullement inquiétées. Au contraire même, puisque, comme d’habitude, ceux ayant menti continuèrent dans leurs fonctions, souvent promus, et les rares ayant dit la vérité furent évincés de toute fonction publique ou au moins de promotion jusqu’à leur retraite. Que pèsent quelques morts, des souffrances, face au mensonge omniprésent de tous.

Ainsi les centrales nucléaires purent continuer à déverser en France même leur rejets gazeux radioactifs (si faibles, puisqu’on vous le dit), ou solides : non, non, ne craignez rien, tout a été mis en œuvre pour qu’il n’y ait aucun danger, ils sont solidifiés, dans une gangue de verre, puis de béton, enterrés au plus profond de grottes à risque sismique zéro. On oublie de préciser que ces déchets resteront fortement radioactifs des centaines, milliers, voire pour certains millions d’années. Bien présomptueux celui ou celle augurant de la bonne tenue du béton, du sol pendant toute cette période. Qu’importe à ces responsables : ils ne seront plus là, et ceux qui leur succéderont ne porteront aucune part de responsabilité là dedans, du moins c’est ce qu’ils voudront nous faire croire, puisqu’elles en feront autant en d’autres matières.

On objectera que le nucléaire a sauvé la France de sa dépendance énergétique pétrolière, qu’il coûte peu cher, et rapporte même des devises à la France. En ce qui concerne les coûts de revient de l’électricité nucléaire, il n’inclut pas les énormes frais de démantèlement des centrales nucléaires en fin de course, ni non plus évidemment les frais de recherche, de gardiennage, surveillance des dépôts de déchets radioactifs. Enfin, quant bien même eussent-ils été correctement calculés, même si on oublie le danger couru par des milliers de générations, pour le bien seul de quelques unes, est-il justifié d’avoir ainsi totalement mis de coté toute recherche sérieuse sur les énergies renouvelables : vent, marées, soleil… au point que la France si fière de son avance dans le nucléaire se fait damer le pion sur toutes les énergies propres du futur par les autres pays.

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