20/11/2006

Publicité malhonnête et mal être social

La publicité des grands groupes est constamment mensongère, montrant une femme à demi nue et évidemment très belle pour vendre des chaînes Hi Fi, des boissons, voitures et tout et n’importe quoi. Quel rapport ? A l’évidence, cela frappe au moins l’esprit mâle qui se dit qu’en achetant ces produits il va pouvoir en même temps acquérir cette belle femme ou d’autres, par l’attrait qu’exerce tant ce si joli produit qu’il va acheter.

On dira que c’est la magie de la publicité, tout son art, et qu’il ne faut pas trop tout régenter, de peur de faire tomber l’économie, et de rendre la société toute triste. Peut être. Toute la difficulté de la démocratie est d’en connaître les limites. Le tout est de déjà connaître l’utilité des marques, et plus encore celle des labels concernés. Par exemple, qui sait qu’un produit breveté SGDG n’est nullement la reconnaissance d’une qualité, SGDG voulant dire Sans Garantie Du Gouvernement !

Un produit élu « saveur de l’année » ? La bonne blague, ce sont des professionnels qui l’ont élu en son sein, ou des consommateurs bidon, voire des gens ne jugeant que sur l’apparence. L’organisme « chargé » de vérifier les bonnes règles de moralité, renseignement correct et de les faire appliquer, le BVP, est uniquement constitué de professionnels de la... publicité, qui n’ont d’ailleurs qu’un avis consultatif, sans aucun moyen coercitif. Et puis l’organisme chargé de juger ses propres membres... vaste bouffonnerie, une parmi tant d’autres.

Encore faut-il se donner les moyens de juger par des études, une force face à ces puissances financières artistes du chantage à l’emploi par exemple ; également serait-il bon de se demander à quoi sert une économie fonctionnant sur du vent, des fausses promesses réveillant le pire en l’être humain : à savoir briller à partir du clinquant, du paraître, au défaut de l’être qui n’est jamais de fait mis en valeur, car s’opposant le plus souvent à la consommation effrénée. Cela pour la morale individuelle.

Que dire de celle collective poussant toujours à dépenser pour avoir plus que le voisin, ou plus que ses possibilités, alors que tant d’êtres sont sans rien, ou que ses propres enfants n’ont qu’à peine ou pas de quoi manger, tandis que l’on roule en belle voiture, forcément achetée à crédit ?

Ces exemples sont légion, et ne donnent aucune bonne image de cette société caca, pipi, capitaliste, le seul modèle semble t-il viable hélas sur notre vieille Terre. Sauf que l’on pourrait certainement faire mieux, si on le veut, si on veut aller vers un réel bonheur, non pas terrestre fait de matériel inutile, pas non plus spirituel en vue de l’au delà, mais actuel au sein de la confrérie humaine.

A l’évidence, ce n’est pas la course des choses. Toute cette publicité serait à bien meilleur escient employée à éduquer la masse des gens. Pourquoi ? Pas pour leur laver le cerveau façon rééducation, quoique… en effet, tout va à vau l’eau dans notre société, où l’on confond liberté et n’importe quoi.

Les gens sont déboussolés, voyant leur monde changer à vue d’œil, là où auparavant des centaines d’années étaient nécessaires pour un bien moindre changement global. Or notre mentalité collective peine à s’adapter, faite d’instincts animaux s’étant constitués en millions d’années, et d’un vernis humain civilisé si prompt à se fissurer.

C’est ce vernis qu’il faut consolider ; en expliquant fort trivialement aux gens qu’il faut attendre que les gens descendent du métro avant d’y monter ; qu’il ne faut pas siffler les femmes dans la rue, pas s’énerver au volant d’une voiture ; que son enfant ne s’éduque pas à coups de ceinture, mais ne doit pas vous manquer sans cesse de respect… les exemples sont autant que les grains de sable, et la publicité ferait merveille dans ces cas là, et la plupart répondraient à l’attente de 90 % des gens.

Restent les 10 % considérant qu’un enfant s’éduque à coups de ceinture, qu’un voiture est faite pour se défouler, et conduire à tombeau ouvert dans les petits villages traversés. Nul doute pourtant que la publicité ainsi employée les ferait appréhender une autre réalité, les préparerait à adopter un autre comportement, par exemple à l’aide d’une psychothérapie imposée dans les cas graves qui actuellement se punissent de prison d’une façon au mieux parfaitement inutile, au pire les rendant bien davantage haineux envers eux-mêmes et la société.

D’une autre façon, il est criant que le droit des personnes n’est nullement respecté au quotidien. Par exemple, prenez l’un de ces merveilleux organismes de crédit, vantant à pleine page une vie meilleure grâce à de l’argent facilement obtenu. J’ai personnellement utilisé l’un d’eux, le Cetelem. 3,7 % de taux promis. C’était bien intéressant pour une fois. Alors je me suis lancé. Au téléphone : pas de problème, le prêt à la consommation sera accordé. Sauf que je ne gagnais pas assez pour pouvoir le rembourser.

Alors je me suis inventé une rentrée d’argent supplémentaire doublant presque mon salaire. S’ils me demandèrent une photocopie de mon salaire, rien du reste. Etonnez-vous que les gens soient surendettés après ça ! Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Premier papier envoyé par eux, 9.000 euros à 3,7 % et, curieusement, une proposition de contrat à un taux de 14 %, lui. Je téléphone, pas de problème, c’est le premier papier qui fait foi. Au passage, une assurance dite facultative est déjà cochée, se révèle obligatoire. En plus, l’envoi d’une carte de paiement, que je n’ai pas demandée, est également prévue.

Plus tard, on m’avise au téléphone que le prêt ne peut m’être accordé à ce taux, malgré tous les papiers et assurances téléphoniques reçus, et que ces papiers ne sont pas des contrats. Curieux. Mais ils veulent bien me proposer un taux de 16 %, avec au passage des frais de dossier apparaissant subitement de 100 euros. Il ne faut pas dire d’eux que ce sont des malhonnêtes, cela pourrait les effaroucher.

En général, ils se contentent, eux comme leurs petits copains et néanmoins concurrents, d’afficher la somme prêtée en très gros, avec l’image de tout ce qu’ils vont pouvoir se payer, en plus de la photo d’une famille rayonnante de joie. Et, en tout petit, mais vraiment petit, toutes les conditions, dont le taux qui se révèle faramineux, genre 17 à 19 %, lorsque l’inflation est à moins de 2 %. Et vous ? Vous êtes honnête ? Oui ? Ah bon tant mieux, cela permet à d’autres de ne pas l’être.

Comment ? Vous me dites que le gouvernement devrait sanctionner ces pratiques ? Oui certes. Mais il paraît qu’elles font marcher le commerce. Et puis ce sont les plus démunis qui y adhèrent, tant pis pour eux. Il y a bien la direction de répression des fraudes, mais elle n’a pratiquement aucun moyen coercitif, et des organismes comme le Bureau de Vérification de la Publicité ne sont que vastes bouffonneries, subventionnés par les professionnels eux-mêmes, qui, au mieux, ne font que des remarques non obligatoirement suivies d’effet.
La publicité fait de plus en plus partie de notre vie, est de plus en plus insidieuse, se logeant notamment dans le moindre programme télévisé, directement ou non.

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