20/11/2006

Revenus et patrimoine en France et dans le monde

Les revenus d’un PDG américain représentaient 42 fois le salaire d’un ouvrier en 1980, mais 411 fois en 2001. En 1980, le salaire d’un ouvrier mexicain valait 22 % de celui américain, mais 12 % en 2001.

La multinationale Exxon Mobil produit plus de valeur ajoutée que toute l’économie du Pakistan comptant 138 millions d’habitants. Cette puissance est apte à corrompre les pouvoirs politiques, comme on l’a vu pour Total Fina Elf en Afrique, mais aussi dans les pays riches en finançant les partis politiques, notamment aux USA.

Le travail est de plus en plus salarié : 55 % en 1960 pour le Japon, 85 % actuellement, 93 % aux USA, 88 % en France. Les indépendants et les PME ne peuvent guère lutter en effet contre les grands groupes lorsque les parts de marché se gagnent grâce à l’innovation, l’assise financière, la réputation.

On ne sait plus comment décrire la nationalité des grands groupes. Le siège peut être à Paris, les usines en Chine, les actionnaires américains, le personnel commercial de toutes nationalités, le PDG allemand… Le principal intérêt de ces groupes est de créer de la richesse, non pas pour leur personnel qui ne sert désormais plus qu’à être pressurisé au maximum le plus souvent, mais en faveur des actionnaires qui définissent la politique maison, et veulent un rapide retour sur investissement. L’entreprise citoyenne n’existe plus. En France, cela commença par Michelin qui se débarrassa de personnel partout dans le monde pour délocaliser, non pour faire face à une crise, mais pour gagner encore davantage d’argent !

Les délocalisations n’ont pas que du mauvais, car elles permettent au monde entier de profiter des bénéfices du travail, là où il n’y avait rien, ou pas grand chose. Hélas, le bonheur des uns fait le chômage des autres. Tandis que la prospérité se développe notamment en Asie, le dit vieux continent européen se traîne économiquement.
Les grands groupes créent des concentrations de richesse de plus en plus insolentes, au profit de quelques uns seulement : la moitié de l'humanité se partage 1 % de la richesse mondiale tandis que deux pour cent seulement détiennent la moitié du patrimoine des ménages, selon une étude des Nations unies.

Un patrimoine personnel de 2 200 dollars ou plus permet de faire partie des 50 % de personnes les plus riches au monde, 61 000 dollars "suffisent" pour compter parmi les 10 % de personnes les mieux dotées et 500 000 dollars pour accéder au club très fermé du 1 % des individus les plus fortunés.

L'étude confirme la concentration de la richesse dans les pays les plus développés : 25 % des 10 % des personnes les plus riches vivent aux Etats-Unis, 20 % au Japon, 8 % en Allemagne, 7 % en Italie, 6 % en Grande-Bretagne, 4 % en France et en Espagne.

La concentration du patrimoine à l'intérieur d'un même pays est aussi très forte : "La part de richesse détenue par les 10 % les plus riches s'échelonne d'environ 40 % en Chine à 70 % aux Etats-Unis, voire plus dans d'autres pays", selon l'étude.

En 2000, année de référence de l'étude, 499 personnes dans le monde étaient milliardaires en dollars et 13 millions étaient millionnaires.

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