20/11/2006

Le paraître au sein de la société

L’habit fait le moine. La Fontaine et tous les auteurs disaient le contraire. Cependant, la jeune génération est réputée comme avoir pour valeur essentielle le paraître. En fait elle n’est pas la seule. Les gens s’endettent souvent beaucoup pour leur belle voiture puissante achetée à crédit sur plusieurs années, au détriment parfois d’un logement décent ou même d’une nourriture suffisamment riche pour leurs enfants. Ainsi, dans l’île de la Réunion voit-on souvent des RMIstes croupir dans un logement insalubre, avec une belle voiture flambant neuve devant leur porte qui leur appartient.

C’est que la culture machiste impose d’en imposer, quel qu’en soit le prix. Mais c’est une tendance générale qui ne leur est pas réservée. Tous les jeunes notamment se doivent de porter des vêtements, chaussures de marques, si possible des dernières portées par les vedettes à la mode, du sport ou de la musique. Au collège, lycée, voire avant, ceux et celles désirant s’affranchir de ce diktat sont impitoyablement mis de coté comme non dignes de considération, moqués, ridiculisés, rejetés. C’est la loi étrange voulant que sa valeur propre se voit à ce qu’on porte, non à ce qu’on est. L’habit fait le moine.

Imaginez-vous en effet aller voir votre banquier mettant les pieds sur la table, non rasé ni cravaté, cigarette au bec, mâchant du chewing gum, et lui confier votre argent ou demander des conseils patrimoniaux ? D’un autre coté, croyez-vous vraiment que parce qu’il sera en complet soigné, ongles nets, cheveux tirés, langage abscons et châtié, il sera de bon conseil ? Oui est la réponse la plus courante, et tous, qui que nous soyons, préférons le second portrait au premier qui nous épouvante. Très souvent en fait la personne malhonnête présente très bien, d’allure très soignée, voix douce ; le voleur est sympathique. Ce sont en effet leurs meilleurs moyens pour nous abuser facilement.

Cela va très loin. Des études ont montré que les étudiants obtenaient, à valeur égale, de meilleures notes s’ils étaient beaux et sympathiques. De la même manière, les professeurs des écoles font davantage attention aux enfants en maternelle s’ils sont mignons : quoi de plus naturel en effet. Vous même, auriez-vous plus envie de prendre dans vos bras un charmant bambin, ou celui sale, laid, odieux ? A moins que vous ne soyez un saint et déconnecté des basses réalités de la terre, la réponse est évidente.

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