20/11/2006

Les horreurs du monde animal et de l’espèce humaine

Souvent l’être humain est comparé à un animal. Il est vrai que nous partageons étonnamment 99 % de notre capital génétique en commun avec le chimpanzé, notre cousin le plus proche dans l’échelle de l’évolution. Plus étonnant, la majorité des gènes des plantes est également le nôtre, preuve fondamentale de la théorie de l’évolution. Pourtant, nous sommes loin de ressembler à une plante, ni même à un singe par ailleurs, même si nous en sommes plus proches.

On dit aussi a contrario que dans le domaine de l’horreur les animaux ne feraient pas ce que l’homme fait. C’est vrai, et c’est faux. C’est vrai dans le ressenti, la pensée, puisque les animaux ne l’ont guère, ou ne l’ont pas. C’est faux, car le monde idéalisé de la nature et des animaux est le plus horrible qui soit, par rapport à celui que l’homme a créé. On dit souvent : puisque c’est naturel, c’est bien, c’est sain. Certes, mais n’oublions pas que l’arsenic aussi est naturel, méfions nous donc des paroles et pensées toutes faites.
Tout cela pour en arriver à en décrire l’horrible comportement quotidien de tant d’espèces qui nous sont réputées, sûrement raisonnablement, inférieures.

Une certaine espèce de guêpe pond ses œufs dans le corps vivant d’une chenille qu’elle a préalablement paralysée ; la larve éclot dans le corps de l’insecte qui ne peut bouger, mais vit encore, commence à se nourrir en mangeant l’intérieur de la chenille, mais en commençant par dévorer les organes non vitaux, permettant à son garde manger de vivre le plus longtemps possible, afin que les provisions restent fraîches. C’est possible que la chenille ne ressente pas les mêmes souffrances physiques et psychiques que nous, mais tout de même toute son évolution, à l’image de la nôtre (ce qui est logique puisqu’elle est commune) l’a conduit à faire tout son possible pour rester en vie et fuir la souffrance qui peut être le précurseur de la mort.

Les félins et multiples autres animaux et insectes mangent souvent encore vivantes leurs proies, même si elles sont sans doute choquées par la peur, le stress, la poursuite. Cela nous paraît effroyable. Pire, si elles y arrivent, les bêtes prennent le bébé directement sortant du ventre de la mère pour le manger. Et cela dès qu’elles le peuvent, en toute impunité bien sûr, tous les jours et depuis toujours. Les règles sociales de l’être humain nous ont préservé d’une telle évolution. Certes, l’homme fait bien des horreurs, mais de façon ponctuelle, et pas de cet ordre, sauf exception.

Plus près de nous, les insectes, virus, bactéries nous attaquent tous les jours, d’une manière défiant l’imagination, avec leur capacité d’adaptation, d’évolution, de reproduction notamment. Des mouches pondent en notre corps, la larve s’y développe, entraînant la cécité, l’abrutissement, un autre handicap ou la mort. Les pires de ces horreurs se pratiquent principalement en Afrique et Asie, mais nous n'en sommes pas préservés.

Souvent, on dit qu’il suffit de gratter un peu la couche civilisée que l’être humain a mis autour de son animalité pour découvrir alors sa vraie nature. Il est exact qu’il est gouverné par ses instincts, comme tous les animaux ; c’est pourquoi dans une foule l’homme ne s’appartient plus, et suit les réactions de groupe que lui commande sa nature profonde. Les instincts se mettent à jour : survie dans un local en feu, où tout le monde fuit ensemble pour sauver sa peau, sans trop réfléchir, marchant sur les corps de ceux tombés, écrasant d’autres bloqués contre une fermeture, pires que des mouches se cognant sur une vitre, ou une poule incapable de faire quelques pas de coté pour contourner une barrière, poussant une porte par exemple là où il faudrait la tirer. Le désir de vivre est trop fort pour laisser place à la pure réflexion. La violence aussi s’exprime très facilement dans un groupe, phénomène oh combien cultivé par l’armée, mais aussi les entreprises, vous persuadant que vous êtes meilleurs que ceux et celles d’en face, qu’il faut les détruire, ennemis à abattre par les armes ou l’autre guerre, économique, qui a pris bien de ses termes à celle physique.

Sur toute la durée de son évolution, l’être humain fut bien plus animal qu’humain, mais c’est dans ce sens là que tend son devenir, toujours moins simiesque, il lui reste à trouver quoi faire de son futur.

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