20/11/2006

Le nécessaire fichier informatique pour tous les délits

Les solutions aux problèmes les plus compliqués relèvent souvent des solutions les plus simples. Par contre, elles nécessitent une forte volonté politique et une honnêteté qui n’a guère cours dans beaucoup de pays du monde. Exemple : un petit gars fraude un transport en commun. Quoi de plus naturel pour bien des jeunes, désargentés ou non ? Il écope d’une amende, dans le meilleur des cas, car s’il se révèle violent, il pourra bien souvent passer outre, ou simplement en ne donnant pas de papier d’identité.

Faisons court : il a ses papiers d’identité, les présente, a une adresse fixe, est solvable. Ouf. Tous ces obstacles franchis, Euréka : il veut bien payer l’amende. Hélas, comme il a l’habitude de frauder, est rarement contrôlé, il est très gagnant à le faire. L’opprobre populaire n’ose pas s’exercer, si même elle existe encore ; ses amis trouvent sa manière de faire parfaitement normale ; l’autorité ne donne que des amendes faibles, de peur d’être contrée par les bien gentils juges chargés d’appliquer la loi. Et bien sûr, le fraudeur de base trouvera la sanction bien imméritée, lui qui n’a pas d’argent pour raison X ou Y, bien qu’il aille en boite de nuit, s’achète moult cigarettes, ou de préférence haschich, sorte au restaurant, cinéma, achète les derniers gadgets à la mode. Mais tout ceci est normal, n’est-ce pas ?

Le rôle de l’autorité est d’éviter la contagion en sanctionnant efficacement toute infraction. Cela veut dire que le risque aille bien au delà du bénéfice personnel qui peut en être retiré. Tout enfant sait que si le vol du pot de confiture n’amène que peu de reproche, il est bien agréable de recommencer au plus tôt. Les adultes sont de grands enfants, sauf qu’eux vont ainsi, de proche en proche, jusqu’au meurtre par exemple. C’est seulement ici qu’on les arrête, et encore : cinq à dix années de prison en moyenne pour un meurtre, ce n’est pas cher payé, et cela peut valoir en effet la peine de recommencer, d’autant plus qu’on est loin d’être pris à tous les coups !

Mais attention : les honnêtes gens peuvent être pris dans la nasse, car, forcément, le contrôleur des transports en commun ne peut faire la différence entre le bon grain et l’ivraie, entre celui protestant honnêtement de son oubli de mettre le ticket, de s’être trompé dans sa valeur, de n’avoir pas eu le temps, de l’avoir perdu… et celui l’ayant fait sciemment. Alors, soyons bon prince : pas de sanction trop forte pour ce genre en effet de petit délit… la première fois !

Mais ensuite… mais pour cela, il faut un cumul rapide des peines, un renforcement provoqué par la répétition, forcément volontaire (ou alors la personne est à placer en asile ou sous tutelle). Et… pour ceci, il faut un fichier pour mettre tous les fraudeurs. QUOI ???? Pour si peu, ficher, non, pas de gestapo chez nous, non aux nazillons de pacotille, pas de délation, collaboration, SS, vilain, pas beau, fascisme, autoritarisme, déni aux libertés individuelles… D’accord, d’accord. Finalement, le bon sens populaire, vieux de plusieurs siècles se trompe très certainement. Qui vole un œuf vole un bœuf ? Allons donc ! D’ailleurs, je vais de ce pas frauder les transports en commun, car l’exemple fait tâche d’huile. Pourquoi payerais-je, vu le peu de risque que j’y prends…

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