30/11/2006

C’était si beau et bien la vie avant !

Tant de gens voudraient encore vivre à telle ou telle époque de leur passé. Parfois quelques dizaines d’années en arrière, cela s’explique parfaitement, car souvent on ne garde que les souvenirs heureux, et puis l’époque de la tendre enfance où l’on était responsable de rien, avec un entourage familial qui vous chouchoutait tendrement.
Il en va bien différemment lorsqu’on se réfère à un passé plus lointain, souvent à l’époque des chevaliers, à la renaissance, ou autre.. On ne retient que les beaux habits vus dans les musées ou les films, sans comprendre que les habits faisaient partie de l’héritage tant ils étaient rares et chers, que leur nettoyage se faisait au mieux tous les mois ou les six mois, ou jamais. C’est oublier aussi que sous les perruques étaient une nuée de poux, de puces et punaises dans les lits, que l’eau était considérée comme dangereuse, et que la crasse était censée protéger des maladies.

Le si beau château de Versailles par exemple voyait se promener les belles au bas des murs avec des ombrelles. Celles-ci n’étaient pas uniquement destinées à se protéger du soleil, mais aussi des versements des pots de chambre d’urines ou d’excréments. Dans les jolis couloirs on se soulageait contre les murs, donnant des odeurs pestilentielles.

On ne se rend pas compte combien les rois d’antan étaient de pauvres hères par rapport à notre faramineux train de vie actuel, du moins en nos pays nantis, pour la plupart de leurs citoyens. Voyez nos tables : fruits et autres denrées venant du monde entier, toujours frais et exempts de germes, en abondance. Savez-vous qu’à la cour royale, on aimait fort les mets bien vinaigrés, ceci essentiellement pour en couvrir le goût de rance, à une époque où le maintien au froid n’existait guère (hors les caves à 10° au mieux), et l’acheminement comme le renouvellement des denrées plutôt lent.

Les belles dents blanches et bien alignées de nos acteurs actuels ne retranscrivent guère la véracité du passé, où les chicots, dents absentes et cariées étaient monnaie courante. Maladies et malnutrition marquaient les corps (comme la petite vérole, maladie sexuelle fréquente marquant à vie de boutons les visages).
Nous trouvons tout à fait naturel d’avoir de l’eau chaude ou froide chez nous d’un simple mouvement de la main, d’être correctement chauffés, protégés au dehors de toute agression, à peu de chose près, malgré tous les titres accrocheurs des médias. Rien de tout cela aux époques anciennes. Voyez les noms encore parfois actuels de nos rues : rue de la grande truanderie, à la mort de dieu… montrant bien le fort danger qu’il y avait à se promener dehors dès la nuit tombée, avec risque de détroussage, ou de mort violente.
Encore n’est-ce que la partie émergée de l’iceberg, car ne représentant que l’élite de la société d’alors. Le commun du peuple, c’est à dire 99 % de la population, se déplaçaient dans la boue des chemins dès qu’il pleuvait, mal couverts, sans chauffage (ou bien insuffisant et polluant) dans leur taudis où la promiscuité voyait des familles (nombreuses) entières dans le même lit (à la fois pour se chauffer et par manque de meubles extrêmement chers).

Les tournantes actuelles, si tristes à constater, ne font que reprendre ce qui existait déjà dans le passé. Les célibataires venaient frapper en groupe aux portes de leurs belles, des jeunes femmes isolées, détruisaient leur porte et les violaient en groupe sans vergogne. Il ne restait plus à ces malheureuses, jetées à l’opprobre du bon peuple, qu’à se prostituer pour survivre.

Pour en rajouter dans la scabreux, sachez aussi que les bonnes gens vendaient parfois leurs enfants en bas âge, et que ceux-ci servaient d’esclaves bien maltraités (voir le personnage de Cosette de Victor Hugo), voire même on leur cassait un membre qu’on prenait soin de le laisser réparer (si l’enfant avait le bon goût de ne pas mourir) de façon bizarre, afin de susciter la pitié du badaud pour qu’il verse quelques deniers. Il faut dire qu’en ces temps reculés de quelques siècles en arrière, voire moins, voyaient un enfant sur deux ou davantage mourir avant cinq ans, alors l’affection qu’on leur portait était forcément limitée.

Bon, si avec tout ça vous avez toujours envie de retourner vivre dans le passé : bon courage !

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