21/11/2006

Bidonvilles des pays riches comme des pays pauvres

Des "kampungs" d'Indonésie aux "townships" d'Afrique du Sud ou aux "favelas" du Brésil, un tiers des habitants des villes s'entassent déjà dans des cités insalubres privées de constructions en dur, d'électricité, d'eau ou de services d'hygiène. L'Asie abrite la majorité des habitants de bidonvilles de la planète (550 millions, soit 60 %), l'Afrique en dénombre 187 millions (20 %) et l'Amérique latine 128 millions (14 %). Les pays développés eux-mêmes comptent 54 millions de personnes habitant dans des bidonvilles. A moins de mesures radicales pour répondre à ce problème d'ici à 2050, la population mondiale comptera neuf milliards d'habitants, dont six milliards dans les villes et 3,5 milliards dans les bidonvilles. En Afrique, il y a des bidonvilles explosifs. En Amérique latine, il existe de nombreux bidonvilles auxquels les autorités n'ont plus accès.

Actuellement, 30% de la population mondiale soit 1,4 milliard d'hommes et de femmes sont privés d'accès à l'eau potable, une proportion qui, au rythme actuel de consommation et de progression démographique, atteindra 50% en 2025. 2,3 milliards de personnes vivent sans sanitaires. Lors des sommets du millénaire (2000) et du développement durable à Johannesburg (2002), la communauté internationale s'est engagée à réduire de moitié ces proportions d'ici 2015. Espérons que ces engagements soient pour une fois respectés. Ceci dit, avoir l’eau potable, mais ne pas avoir les moyens financiers de manger, ce n’est guère mieux.

Le nombre d’enfants décroît rapidement : en vingt ans, le taux de fécondité est passé de 3 à 2,2 enfants en Asie de l’est, de 4,1 à 2,6 en Amérique latine, de 6,2 à 3,4 au Moyen Orient et en Afrique du nord. L’Afrique subsaharienne reste à l’écart du mouvement, continuant à cumuler les handicaps.

L’émigration permet aux pays pauvres de bénéficier d’une manne non négligeable. Les Etats Unis Absorbent le surplus de jeunes diplômés indiens : 67.000 dans les universités américaines, dont 90 % restant en fin d’études ; ce qu’on appelle la diaspora, c’est à dire les ressortissants d’un pays vivant à l’étranger, par exemple 50 millions de chinois (!), contribuent à l’essor du pays en y envoyant leurs économies, y revenant pour créer des entreprises, ou contribuant aux délocalisations de celles des pays développées. Le faible coût de la main d’œuvre est cependant fortement contrebalancé par l’état souvent calamiteux des routes, l’irrégularité de l’approvisionnement en eau et électricité, sans compter la lourdeur des procédures administratives, verrouillage des secteurs traditionnels par entreprises d’état et conglomérats familiaux, sans oublier la corruption omniprésente.

Dans les pays riches, un bidonville nouveau apparaît : le logement est à peu près correct, mais souvent dégradé par les habitants, la violence est souvent présente, le trafic en tout genre y est fréquent : drogue, recels, vols, permettant l’économie dite souterraine. Ces bouts de territoire sont hors la loi de fait. Tout représentant de l’état risque de s’y faire caillasser, recevoir des projectiles diverses jetés du haut des étages : électroménager par exemple. Les femmes se font insulter, violer dans les tournantes, quant elles ne se font pas brûler vives, ce qui est tout de même rare, mais symptomatique du délabrement mental qui y sévit, surtout lorsqu’on constate que les copains de l’assassin ne regrettent rien et le protègent.

11 / l’évolution : du zéro à l’infini
L’évolution humaine est tout simplement extraordinaire. Voici quarante millions d’années environ, l’être humain se serait séparé de sa racine commune avec tous les grands singes, et aurait encore mis des dizaines de millions d’années à devenir humain. Voici cinq cent mille ans, il a compris comment créer le feu, s’affranchissant d’un coup de sa peur ancestrale du noir où toutes les bêtes pouvaient l’attaquer de nuit, gagnant aussi de quoi se chauffer et cuire sa nourriture.
Dès lors, la cadence d’améliorations s’accéléra. Il apprit à tailler la pierre, puis inventa le fer, le bronze, tout cela au long des centaines de milliers d’années. Sa densité sur terre commença à être excessive, provoquant les guerres fratricides incessantes. La guerre permit une accélération considérable des inventions, bénéficiant rapidement au domaine civil, du moins est-ce ainsi que nos grands historiens présentent la chose, qui peut être discutable.
Le moyen âge, période de latence, déboucha sur la dite révolution industrielle du IXXème siècle. Les guerres continuèrent, toujours plus sanguinaires, avec l’augmentation du nombre d’êtres humains sur terre. Les évolutions technique, scientifique, commerciale, économique furent fulgurantes en tous domaines. En moins d’un siècle, le plus lourd que l’air commença à faire une distance de vingt mètres à six mètres de hauteur pour finalement arriver jusqu’à la lune et au delà.
Les êtres humains mouraient d’une grippe ou d’un rhume, puis guérirent de pratiquement toutes les maladies. Une simple paire de bonnes chaussures mirent celui qui les portait à l’abri de toutes les maladies qu’on peut attraper par les blessures des pieds. L’eau chaude et froide aboutissent, tout comme le chauffage et autres biens, à tous les logements ou presque. Auparavant il fallait faire des kilomètres pour avoir une eau souvent insalubre amenant bien des virus et bactéries néfastes, ce qui est le cas encore pour un à deux milliards d’être humains.
Enfin, tant de progrès amenés en une fraction de temps ridicule firent que là où avant on naissait et mourait dans le même monde, dorénavant, en une vingtaine d’années, quelqu’un pouvait ne plus rien reconnaître de son entourage. Qu’on songe à l’évolution informatique, où le matériel qui tenait en une pièce de cinquante mètres cubes voici moins de cinquante années prend désormais place dans un composant extrêmement plus fiable et performant de la taille d’un ongle. On n’en finirait pas de décrire cette évolution.
Extraordinaire, elle le fut à tous égards, sauf peut être dans le domaine de l’art un peu à la traîne, mais bien plus sûrement dans celui de la morale, philosophie, égalité des êtres sur terre, fraternité, où l’on voit les hommes s’entredétruire à qui mieux mieux, qu’ils aient pour cela des machettes, bombes dites tactiques ou nucléaires, ou simplement l’arme de la faim. Les grands laboratoires occidentaux mettent ainsi au point des plantes merveilleuses luttant elles mêmes contre leurs parasites habituels, permettant plusieurs récoltes par an, se contentant de mauvaises terres peu arrosées, trop ou pas assez ensoleillées. Mais voilà, ces petites merveilles du génie génétique sont stériles. C’est bête, il leur manque le principal. Mais ce n’est pas bête pour tout le monde, car c’est volontaire, ainsi les nations incapables de fabriquer ces plantes seront obligées de les acheter aux pays producteurs, dans une complète dépendance quant aux prix, volume proposé, mais incidemment à la possibilité même de les obtenir, ouvrant le chemin à tout chantage politique.

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