16/11/2006

Un moyen trop simple de punir les malfaiteurs, petits ou grands

Il est parfaitement aberrant de constater que des racailles ne disposant officiellement d’aucun revenu ont par exemple des voitures fort chères. Un simple aller en voiture, le coffre plein de cannabis, suffit à rapporter 30.000 euros. Il suffirait de leur demander d’où leur viennent leurs revenus pour acheter de tels véhicules (mais aussi d’autres biens, immobiliers notamment) pour les confondre, et au moins leur retirer le produit de leurs crimes. Les lois permettant de le faire existent, mais ne sont pas utilisées afin de ne pas porter atteinte aux libertés fondamentales paraît-il ! La bonne blague. Essayez de frauder vos impôts, et vous verrez comment sont foulées au pieds ces belles libertés ! Cette administration est en effet toute puissante pour vous demander le moindre relevé de toutes vos dépenses, vous obligeant à prouver l’origine de toutes vos rentrées d’argent, pouvant parfaitement, et ne s’en privant d’ailleurs pas, relever votre chiffre d’affaires estimé, pour peu que vous ayez une activité commerciale, traquant le moindre signe de confort de vie matériel.

Les moyens légaux de faire cesser une partie des trafics en tout genre en portant un coup sévère à leurs auteurs via le produit de leurs vols, exactions, agressions, proxénétisme… existe. Question : pourquoi n’est-il pas mis en œuvre ? Vous ne devinez pas ? Vraiment pas ? Allons, un petit effort… Réfléchissez un peu : vous avez gagné de l’argent en violant les lois de la république. Celle-ci peut vous demander de prouver l’origine de cet argent, pouvant ainsi tuer dans l’œuf bien des affaires. Elle ne le fait pourtant pas, malgré tous ses beaux discours, préférant faire payer par tous les français nombre de nouvelles embauches de policiers, juges, construction de prisons, tout cela faisant le bonheur de tous les trafiquants en tout genre, prospérant sur leurs saletés. Il serait pourtant simple de leur demander des comptes sur l’origine de leurs biens. Alors pourquoi la république ne le fait-elle pas ?

Vous ne voyez toujours pas ? Eh bien, il semble que le discours officiel est bien entré tout entier en vous. C’est pourtant simple : avez-vous songé aux fortunes des hommes politiques ? Eux aussi gagnent bien souvent malhonnêtement leur fortune, ainsi que tous leurs petits copains affairistes, mais à un tout autre niveau : national, ou davantage. Et si on leur demandait à eux aussi l’origine de leurs fonds ? Mais ce serait une véritable catastrophe ! Ils ne pourraient plus rien faire. Evidemment, quand ils ne sont que de petits délinquants dits en col blanc, le différentiel de leurs revenus est peu important, et ne se voit guère.

Par contre, au fur et à mesure qu’ils avancent dans la corruption, malversation, cela augmente. Bientôt, les caisses noires, le compte en Suisse ne suffit souvent plus. C’est bien beau tout cela, mais il faut bien profiter de l’argent un jour ou l’autre. Et là, il faut le sortir, le dépenser en somptuosités, comme on le voit dans de rares affaires sorties judiciairement, où les protagonistes offrent un appartement de 150.000 euros à un proche, gagnent plusieurs millions d’euros dans un rôle d’intermédiaire véreux dans une affaire, par exemple la vente frauduleuse de frégates à Taïwan, la corruption des dirigeants gabonais par la société Elf… Evidemment, tout cela n’est que le bout de la pointe de l’iceberg. Que des affaires arrivent à sortir au grand jour, alors que ces messieurs dames les corrompus tiennent une bonne partie du monde judiciaire, policier, les lois, tient du prodige pour les juges intègres et courageux. Toujours à leur détriment d’ailleurs, car traînés dans la boue, soumis à la vindicte publique, les menaces d’ordre privé, la cessation de l’avancement de leur carrière.

Mais donner un coup de bâton, si mérité soit-il, ne suffit pas. Et c’est là une des faiblesses majeures de toute politique de répression, de ne pas s’attaquer aux racines mêmes du mal. Elles sont multiples : désœuvrement, abandon de toute valeur morale, ghettos urbains avec les cités, les quartiers ou les simples rues que tout le monde évite, car mal famées ; non brassage ethnique, social, générationnel de populations, mauvais exemple donné par le haut de la société, justifiant toute dérive sociale ; chômage, salaires bas, métiers à statut précaire, où le patron peut de fait imposer de mauvaises conditions de travail ; mauvaises conditions de vie : bruit, promiscuité, durée du trajet pour aller au travail, infrastructures de transport et autres services publics.

Il est courant qu’un juge ait à juger 70 affaires dans une matinée…. Jugez vous-mêmes de son efficacité. C’est pourquoi la plupart d’entre eux se servent abondamment de l’arme du classement sans suite. Imaginez que vous ayez porté plainte contre quelqu’un vous ayant volé les roues de votre voiture, ou vous ayant insulté, frappé, proféré des menaces de mort par exemple. Confiant dans la justice, mais sachant ses lenteurs, vous patientez sagement au long des mois que votre affaire vienne à être plaidée. Au bout d’un certain temps, vous vous alarmez cependant du long délai, téléphonez au palais de justice pour demander où en est votre affaire. On vous répondra bien gentiment qu’elle est close, par un classement sans suite. Ben oui, c’est ça la justice française : on ne juge pas votre affaire, la jugeant trop peu importante par exemple, ou trop confuse, preuves pas assez décisives, et on la ferme, mais sans vous avertir : ils ne sont pas obligés de le faire, alors pourquoi se gêner, surtout étant donnée la somme de leur travail.
Mais là encore, la fameuse égalité de notre devise française est bafouée : selon la région, le travail et le nombre de magistrats, le pourcentage de classements sans suite peut aller du simple au double. Belle justice décidément !

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