21/11/2006

Quand dans la vie on veut, on peut !

Ils sont nombreux. Il y a d’abord le privilège du sang, de l’hérédité, de la fortune parentale. Un être sain d’une longue lignée donnera rarement naissance à un trisomique, à un crétin ou déviant fortement ; quelqu’un de cultivé, de très socialisé n’éduquera pas son enfant de façon à détester la société, la refuser ou la haïr ; un riche donnera à sa descendance de quoi satisfaire à son quotidien et bien davantage. Mais cela ne suffit pas. Il faut que fiston fasse honneur à papa et maman, quoi de plus naturel.

Le diplômé fera un enfant diplômé, mais pas n’importe où, pas dans ces facultés où se côtoient toutes les origines sociales, où les moyens d’enseignement sont insuffisants, les enseignants de piètre qualité. Les études se feront dans les meilleures écoles, où les droits de paiement élevés assurent le filtrage social, la qualité de la culture transmise, ainsi que les prestations auxquelles auront droit les élèves : sports, loisirs, voyages, entreprises se pressant pour offrir leurs services à coût cassé ou gratuit. Dans les meilleures écoles, les élèves pourront même, comme pour polytechnique, bénéficier d’un confortable salaire, en attendant celui plus élevé encore à leur sortie d’études : on ne prête qu’aux riches.

Durant ce temps, les autorités n’ayant pas eu le courage élémentaire de filtrer les étudiants dès l’école primaire en fait, les élèves manifestement en situation d’échec scolaire à partir de leur plus jeune âge.
Quand on veut, on peut. Vous connaissez tous cette célèbre phrase. Elle est très vraie, surtout a contrario : si on ne veut pas faire quelque chose dans la vie, quel que soit le domaine ou la chose, on est presque sûr de ne pas y arriver. Ainsi vous connaissez tous ces personnes qui n’arrivent jamais à rien faire, n’ont le temps pour rien, et qui vous disent tristement qu’ils ne pourront jamais faire ce que vous leur demandez ; d’autres au contraire ont toujours le temps de vous rendre un service, en plus d’en faire beaucoup et de façon efficace dans leur vie.
Donc : quand on veut, on peut ! Certes. ça a le mérite de dédouaner toutes les élites bien pensantes : celui qui reste ouvrier, c’est qu’il l’a bien voulu. Ceux et celles arrivés à la tête de la société, c’est qu’ils le méritent bien par leur travail, leur génie propre.

En ce qui concerne leur génie propre, c’est très discutable, et fait l’objet d’un article à part. En ce qui concerne leur capacité, quantité de travail, il est certainement plus facile d’avoir une bonne qualité d’études lorsque toute sa famille est de bon niveau social, parle culture, économie, aide au travail scolaire, s’y intéresse. Quand on a une table pour travailler rien que soi, au silence, au chaud, le ventre bien rempli, entre deux activités plaisantes, sportives ou autres : quoi de plus facile que d’obtenir de bonnes notes !

Différemment, lorsqu’on partage la table familiale pour travailler, que le bruit règne à la maison, que le petit frère vient vous ennuyer, que le grand vous frappe, que le père alcoolisé braille... bon, je ne veux pas vous faire pleurer, juste vous signifier que les chances ne sont pas les mêmes pour tout le monde.

Alors c’est vrai : « quand on veut, on peut ! », à la différence près, et elle est de taille, que l’un devra énormément vouloir pour espérer y arriver, alors que l’autre est né avec des billets de banque dans les doigts.

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