Les nazis étaient des hommes comme vous et moi
Les français le savent bien, la terre entière le sait bien : les nazis étaient des ordures. En fait, pour toute une génération de français entre autres, tous les allemands étaient des ordures. Fort bien. En fait, on les considère comme tels pour ce qu’ils ont fait pendant leur occupation, tuant au hasard les français pour tout acte dit de terrorisme commis par les résistants, sans parler de ce qu’ils ont fait dans les camps d’internement, dits camps de la mort.
On peut très vite constater que cette courte description pose quantité d’interrogations. D’abord, tous les allemands, cela ne peut vouloir dire ceux et celles obligés de se taire, mais non d’accord avec ce qui se faisait. Ensuite, on ne peut croire qu’ils étaient tous au courant de ce qui se passait.
Mais même pour ceux et celles chargés d’appliquer la solution dite finale, qu’en est-il exactement ? Etaient-ils tous au fait de ce qui se passait ? Savaient-ils que les tués n’avaient rien à se reprocher ? N’étaient-ils pas victimes du bourrage de crâne, du conformisme commandant à tous d’obéir au chef suprême qu’on ne peut contester ?
Tous mes lecteurs se disent que jamais au grand jamais ils n’auraient pu, eux, faire de telles choses. Alors je vais vous relater une expérience faite voici plusieurs dizaines d’années, toute simple. Un homme attaché doit retenir une suite de chiffres, et à chaque erreur est soumis par des médecins à des doses de courant électrique de plus en plus fortes ; il réagit, parle de douleur, puis, la douleur augmentant, crie, hurle, implore la pitié de ses tourmenteurs pour qu’on arrête, a le visage en sueur, puis ne réagit même plus, tombant dans le coma, alors que les docteurs continuent à augmenter la dose électrique administrée par moments et paliers encore plus forts. Cet homme, avec un autre, sont en fait volontaires pour participer à cette expérience, dont ils ignoraient la teneur au début, bénévoles. Un tirage au sort a fait que l’un est attaché au fauteuil électrique, l’autre est précisément celui actionnant le levier envoyant le courant dans les fils jusqu’à l’autre homme.
Je vous rassure, cette expérience est bidon, à moitié bidon en fait. L’homme attaché est un comédien professionnel, et ne subit aucun courant. Par contre, l’autre homme lui envoyant soi disant l’ampérage l’ignore, et croit vraiment administrer de violentes douleurs toujours plus fortes à ce qui était quelques minutes auparavant pour lui un parfait inconnu, contre qui il n’éprouve nulle haine.
Les scientifiques étudiaient ainsi le psychisme humain, voulant voir ce qu’il résulterait de cette expérience, naturellement persuadés que 99 % des volontaires cesseraient dès que l’homme attaché crierait, et encore plus lorsqu’il demanderait l’arrêt de l’expérience. Mais voilà, si l’innocent envoyant les décharges présentait le plus souvent des signes de nervosité, demandant aux médecins si vraiment il fallait continuer, il continuait en fait très loin, parfois continuant encore alors que l’homme inanimé simulait recevoir encore des décharges le faisant réagir, comme un condamné à la chaise électrique bouge encore aux décharges électriques.
Comment expliquer un tel résultat ? Les psychologues soutinrent la thèse que l’être humain, plus encore qu’à faire appel à sa conscience pour juger des choses, suit de préférence le consensus social, se reposant, y compris avec son sens moral, sur l’ordre de la société, censé pour lui être mieux que tout.
Vous pouvez vérifier : cette expérience a réellement eu lieu, sur des centaines de volontaires, et fut reproduite, tant le résultat est sidérant.
Alors ? Vous êtes toujours aussi sûr d’être d’un bois différent ? Peut-être pour vous, en tout cas pas pour l’immense majorité des autres. Alors, avant de condamner sans appel autrui, dites-vous bien qu’autrui vous représente bien en moyenne. Oeuvrez pour le bien commun, l’amélioration de l’espèce humaine, plutôt que de propager et d’augmenter la haine ambiante par le refus de l’autre, son incompréhension.
Et même pour tous ceux qui savaient tout, qui appliquaient la solution finale, quel est leur degré de responsabilité aux lendemains de guerre, la rue et les tribunaux ont décidé quantité d’exécutions plus ou moins sommaires de gens parfois seulement coupables d’avoir fait à manger pour l’ennemi. Par la suite, une fois les esprits un peu apaisés, des coupables autrement plus responsables d’atrocités, ayant commandé des milliers d’exécution, ne se sont vus qu’appliqués quelques dizaines d’années de prison. Et pour le préfet Maurice Papon ? ? ? ?, il s’est vu sorti de prison, après avoir fui pendant autant de dizaines d’années sa réalité, par l’oubli volontaire de bien des responsables, puis l’appui de réseaux entre autres catholiques. Ce n’est qu’après le scandale public provoqué par son impunité de fait que les instances dirigeantes se sont décidé à lui faire un procès bien lent. Tout cela pour le voir sorti debout de prison pour raison humanitaire, pour raison humanitaire, lui ayant tant de sang sur les mains. Quelle ironie du destin. Tous ceux exécutés pour bien moins ont de quoi se retourner dans leur tombe.
On ne parle même pas des allemands nazis récupérés par USA et Union Soviétique, pour leur savoir scientifique et technique, qu’on a dorloté dans de bonnes carrières bien au chaud, notamment en Amérique Latine, au vu et au su de tous les décideurs.
Et les peuples opprimés se disent qu’ils ne sauraient faire de telles horreurs. On connaît la suite, les israéliens, représentants de la plupart des juifs pratiquants, commettent exaction sur exaction sur les palestiniens, sur ceux les menaçant directement bien sûr, mais aussi sur leurs familles non responsables, détruisant leurs maisons, tuant des enfants lanceurs de pierre, interdisant à tous de travailler, leur ôtant eau, électricité et tout moyen de subsister.
Mais il s’agit de peuple. Qu’en est-il des particuliers isolés ? Nous avons parlé ailleurs de la différence de perception entre terroristes et résistants. Pour les français et autres peuples, mais pas tous, pendant la guerre, les poseurs de bombe, assassins d’allemands étaient bien en France des résistants ; pour les allemands, au moins sous le régime de l’occupation, ils étaient très probablement des terroristes qu’on devait châtier le plus efficacement possible, c’est à dire par la mort prompte et immédiate, autant que faire se peut.
Tout cela est fort clair. Hélas, pour beaucoup d’autres choses, c’est infiniment moins clair, pour la plupart d’entre nous ou la totalité,. Qu’en est-il des terroristes tchétchènes ? Résistants ? Terroristes ? Que l’on soit russe, français, et selon son niveau d’information, il est évident que la réponse variera beaucoup. Et les palestiniens ? Et les musulmans intégristes commettant des attentats aveugles, tuant tant d’innocents ? Ils sont présentés partout dans le monde comme des assassins, sauf dans quelques pays arabes, et encore le plus souvent de façon cachée. Pourtant eux aussi se réclament de l’occupation illégale par Israël de la Palestine, alors que les nations unies ont interdit au premier pays de le faire, et même l’ont sommée, totalement inefficacement, de se retirer immédiatement, voici seulement quelques dizaines d’années.
Et que dire de tous ces pays arabes dirigés par des hommes que le peuple n’a pas choisi et réprouve, comme la Lybie, Irak, Arabie Saoudite, et tant d’autres, dont les gouvernements sont protégés par les USA, puissance dirigeante de fait de la planète, s’arrogeant le droit de porter la guerre quand et où elle le veut depuis toujours, comme l’île Grenade qu’elle a envahie, pareillement pour l’Irak sous prétexte que ce pays avait envahi le Koweit, alors que les USA avaient poussé l’Irak à envahir précédemment l’Iran, et qu’ils n’ont nullement réagi à dix ans de guerre. Quelle est la logique ? Quelle est la justice ?
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les USA se considèrent comme justiciers porteurs d’une croisade anti terroriste. En effet, ils ont subi 4.000 morts. Bien sûr, ils n’ont mot pour tous les régimes dictatoriaux qu’ils soutiennent, voire élèvent à coup d’assassinat via leur service secret, les centaines de milliers de morts qu’ils ont fait dans leur guerre du Vietnam, là où on ne leur avait rien demandé, pas les peuples en tout cas. Sans parler de tous les morts encore actuels via les bombes, défoliants, qu’ils ont laissé pendant leur campagne de dizaines d’années.
Et les terroristes corses, bretons ? Ne sont-ils pas là pour lutter contre une puissance (la France) envahissante, leur interdisant même, jusqu’à voici peu, l’enseignement de leur propre langue ? On dit qu’ils ne représentent que leur propre opinion, et non celle du peuple concerné, mais qui en a cure vraiment ?
Les élections d’Algérie portant le parti islamique au pouvoir ont été interrompues par la dictature militaire, sous les applaudissements unanimes mais discrets de tous les pays occidentaux. On dit qu’on ne pouvait permettre à ces gens de parvenir au sommet d’un pays, alors qu’ils récusaient le principe démocratique.
Drôle de logique, drôles d’arguments, drôle de vie terrestre, où seule la loi du plus fort est valable, sous couvert de bla bla destinés à embobiner les peuples qui ne demandent qu’à croire ce qui les dérangera le moins.
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