La bonne conscience des américains face au génocide lent vietnamien qui continue encore
Entre 1961 et 1971, les armées américaine et sud-vietnamienne ont déversé des millions de litres d'herbicides toxiques, principalement de l'agent Orange, à forte teneur en dioxines, notamment pour détruire la forêt tropicale qui servait de camouflage à l'adversaire. 76 millions de litres de défoliants, dont 46 millions de litres d'agent orange ont été répandus, touchant au moins 4,7 millions de personnes. Cette dioxine s'est accumulée dans la chaîne alimentaire et plus d'un million de personnes souffrent encore aujourd'hui de ses effets. Les statistiques ne pourront jamais exprimer les souffrances causées au peuple vietnamien par l'agent Orange et les autres pesticides répandus durant la guerre du Vietnam.
Les Etats-Unis ont refusé de dédommager le Vietnam pour les préjudices sanitaires et environnementaux subis. Hanoï avait renoncé, lors de la normalisation de ses relations avec Washington, en 1995, à toute forme d'indemnisation. Evidemment, une guerre injuste, faite contre le peuple vietnamien, en dehors de toute légitimité, écrasant le peuple avec toute la puissance américaine, pour après la guerre faire le chantage à la normalisation en échange d’un abandon de toute demande d’indemnisation, c’est là une politique non étonnante de puissance dominante, dont la moralité ne sert qu’à poursuivre ses fins propres, en dehors de tout principe religieux censé diriger cette grande nation. Le peuple a certes manifesté de plus en plus violemment contre cette guerre infâme, mais surtout en fonction de tous les morts américains, toujours plus nombreux, qu’elle impliquait. Une mort, une souffrance, tant qu’elle ne vous affecte pas directement, les gens n’en ont cure, et trouvent bien des raisons de les supporter le plus sereinement du monde lorsqu’elle se produit chez les autres.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, jeudi 12 juin 2003, une résolution prolongeant pour une nouvelle période de douze mois l'exemption de poursuite devant la Cour pénale internationale dont bénéficient les ressortissants américains. La France, l'Allemagne et la Syrie se sont abstenues lors du vote. Cela vous étonne ? C’est que vous en savez pas encore qu’il y a deux poids deux mesures : une pour les pays riches capables de défendre leurs intérêts, une pour tous les autres. Et puis pour les USA, rois de la planète, veillant au bon ordre, prompts à pourchasser le mal, notamment terroriste, où qu’il se trouve, il ne saurait être question qu’ils puissent être poursuivis pour le mal qu’eux mêmes produisent, puisque c’est en fonction de leur mission quasi divine de produire le bien sur terre. Certes, c’est à coup de bombes qu’ils le font le plus souvent, et souvent avec des bombes anti personnel qui éclatent encore des dizaines d’années après la fin des guerres, mais qu’importe puisque ce ne sont pas des citoyens américains qui en partissent. Alors ils ont refusé de ratifier le moratoire demandant à cesser de produire et vendre ces engins de mort blessant ou tuant enfants et autres civils quotidiennement, dans des dizaines de pays.
L'armée américaine a mené dans le plus grand secret cinquante essais de substances biologiques et chimiques dans les années 1960 et 1970, dans le but de tester leur action dans différents environnements et conditions météorologiques, a révélé en juin 2003 le Pentagone.
Alors que la guerre froide battait son plein, les stratèges américains cherchaient à savoir comment des substances létales telles le gaz sarin, qui paralyse de système nerveux, et le VX, autre puissant neurotoxique, réagiraient par des températures au-dessous de 0, caractéristiques des hivers dans de nombreuses régions de l'ex-Union soviétique. Les tests "Whistle Down" furent menés de décembre 1962 à février 1963 à Fort Greely (Alaska) : on procéda à l'explosion de bombes, roquettes et mines remplies de sarin et de VX dans une région reculée près de Gerstle River.
Afin de voir comment des armes de destruction massive pourraient être utilisées dans la jungle, le Pentagone lança début 1963, dans la zone du canal de Panama, l'exercice "Big Jack" : un avion répandait des substances sur la réserve militaire de Fort Sherman.
La Grande-Bretagne et le Canada furent choisis pour "Rapid Tan", dont le but était de déterminer combien de temps les neurotoxiques tabun, sarin, soman et VX garderaient leurs capacités mortelles sur un terrain boisé et dans une plaine ouverte. A plusieurs reprises, en 1967 et 1968, des armes chimiques mortelles furent expérimentées sur des sites militaires à Porton Down (Grande-Bretagne) et Ralston (Canada).
"Blue Tango" impliquait vingt expériences d'épandage d'une bactérie potentiellement mortelle pour l'homme, E.coli bacteria, sur l'archipel d'Hawaï, entre janvier et mars 1968. Le Pentagone lâcha également des bactéries dans la mer pour déterminer si des armes biologiques pourraient être efficacement lancées par des sous-marins.
Les armes de destruction massives, introuvables en Irak, prétexte de la guerre et de menaces de guerre contre les pays limitrophes, avec des dossiers falsifiés à l’aide des plus hauts responsables (ou plutôt irresponsables) politiques, notamment américains et britanniques, n’ont droit de cité que dans les pays dits démocratiques. Démocratiques… vous savez, ceux précisément qui envahissent les autres pays pour leur offrir de force leur conception de la démocratie.
Il est étonnant que les pays riches considèrent avoir le droit de détenir, développer, et à l’occasion user de ces armes horribles, mais pas les pays pauvres opprimés qui se révéleraient plus dangereux qu’eux. Lors de la première guerre mondiale, l’utilisation de gaz par l’armée allemande fut une horreur pour le monde entier, au point que, aidé par l’équilibre de la terreur, il ne furent nullement repris à la seconde guerre mondiale. Pourtant, les armes employées par l’armée US à la seconde guerre irakienne étaient bien pires encore. Egalement en Afghanistan, où les hommes cloîtrés dans leurs grottes virent des boules de feu y pénétrer et les brûler vifs, ou encore des bombes empêchant par un effet de souffle toute respiration et faisant mourir, les poumons éclatés, ou encore ces bombes à fragmentation détruisant toute vie dans un rayon de centaine de mètres. Vive les pays libres !
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