Le plus beau et difficile métier du monde non reconnu: éduquer un enfant
Eduquer un enfant peut être considéré comme le métier le plus dur du monde, tout simplement parce que rien ou pas grand chose ne permet de s’y préparer véritablement. C’est pourtant essentiel dans l’évolution de la société. Il faut du temps, de l’amour, de l’argent. Du temps car il faut être là pour expliquer, apprendre, punir au besoin ; de l’amour car rien de bien ne se fait sans ; de l’argent, car si on en a pas ou peu, cela facilite la colère, l’éloignement du travail et le temps trop long qu’on y passe.
Prioritairement, un enfant s’élève par l’amour. Or, en la matière comme en bien d’autres, les bons sentiments mènent souvent aux abîmes. Elever un enfant, c’est lui passer tout ce qu’on sait de la vie. Or, tout, cela passe non par la parole, mais par le non dit. La chaleur d’un baiser, d’une attitude d’amour vrai, c’est de l’impalpable, mais que tout le monde comprend très bien.
L’essentiel de l’éducation se passe ainsi. Les « mon chéri, mon amour, je t’aime » ne valent rien tous seuls. Pourquoi dire cela ? Parce que pareillement, la vie s’apprend ainsi. Et les enfants, si ardents d’apprendre, ne font pas de cadeau à leurs géniteurs. La moindre faille, et parent et enfant s’en prennent plein la tête.
Un exemple, vécu. Le père ne supporte pas de voir son fils se mettre en colère. Cela le met gravement en colère lui même. Le rejeton ne se laisse pas faire, et s’énerve de façon paroxysmique. Son père se contrôle de moins en moins, se met à frapper, de plus en plus fort, jusqu’à ce que l’enfant cède à la violence qui est alors extrême. Pourquoi donc mon fils n’obéit pas se demande le père, c’est pourtant si simple !
Mais voilà l’alchimie étrange : le père s’énerve, l’enfant suit en un étrange jeu qui va toujours plus loin. Et pourquoi le père s’énerve t-il tant ? Tout simplement parce qu’il fut victime de son propre père qui se mettait très souvent en colères violentes, insultant sa famille, les traitant plus bas que terre.
Pourtant, ce premier fils le savait, avait travaillé sur lui pour comprendre d’où il venait, se jurant que jamais il serait ainsi. Mais voilà, ne change pas qui veut, mais qui peut. Et, de génération en génération, les mêmes tares se poursuivent, détruisant être après être.
Un enfant a tôt fait de pousser ses parents à bout, s’immisçant dans toute faille visible. Et des failles, nous en sommes tous porteurs. Il en va de notre devoir de les nettoyer, arranger, réparer, afin qu’elles cessent de faire du mal en nous, mais plus encore, autour de nous. Prioritairement, un enfant s’élève par l’amour. Or, en la matière comme ne bien d’autres, les bons sentiments ne suffisent pas.
C’est pourquoi on voit un parent tout étonné, ayant couvert d’amour son enfant, lui ayant donné force baisers, gestes d’attention, argent, confort matériel, liberté et même écoute, de constater que son enfant sombre dans la drogue, le mal être, le suicide, une mauvaise vie.
L’amour ne se décrète pas. Il se prouve au jour le jour, avec effort constant, dépassement de soi, adaptation au monde sans cesse changeant. Il est si dur de remettre en questions ses croyances, idées toutes faites, durement élaborées patiemment au long de toute une existence parfois, ou héritées de ses aïeux. Pourtant, il faut le faire, car le monde dans lequel on meurt n’a souvent rien à voir avec celui dans lequel on naquit. Les biens, la mentalité, les façons de faire, tout change et a changé. Il faut faire avec.
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