Le difficile partage mondial des richesses

Un milliard et demi d'êtres humains survivent avec moins de un euro par jour tandis que chaque américain des Etats Unis donne quotidiennement pour les dépenses militaires de leur pays 3,8 euros. L'équation est simple : chaque américain peut faire vivre quatre malnutris, c'est à dire faire disparaître cette infamie de la terre ! Tout cela simplement en faisant cesser ces dépenses pour la mort.

Mais ce n'est pas si simple. Car les 3,8 euros donnés pour l'armement servent à payer des entreprises pour le créer, engendre des impôts et taxes retournant à l'état, font vivre les salariés, d'autres entreprises, qui à leur tour se servent de cet argent pour acheter, faire circuler les biens et valeurs, faisant fonctionner l'économie. C'est à dire que les bons sentiments à ras de terre, sans réflexion ni recherche ne mènent nulle part. Et puis je vois mal les USA cesser leurs dépenses pour l’armement, et encore moins donner ce montant à d’autres peuples.

Pourtant, on nous abreuve de ce genre de phrases toutes plus ineptes les unes que les autres, par exemple en voulant faire payer les riches en faveur des pauvres, car une fois toute leur fortune mise dans la poche de soixante millions de français, nos concitoyens n'auraient guère plus que de quoi s'offrir un café par jour, et encore, car la fortune est souvent placée en patrimoine industriel ou immobilier personnel, et là encore sert à faire circuler l’argent, c’est à dire donne du travail et des biens à l’ensemble de la population.

Par contre, fortement diminuer les scandaleux écarts de salaire comme de patrimoine notamment des français pourrait fortement diminuer la délinquance de rue, celle vous empoisonnant la vie, venant en grande partie d’un sentiment exacerbé d’injustice totale et réelle.

Le vrai partage des richesses se fait mondialement à l’aide de l’économie. Malgré tous les cassandres estimant que les pays en voie de développement (ou sous développés, ou du tiers monde..) n’arriveraient jamais à rattraper les pays riches, c’est bien ce qui se fait pourtant grâce aux... délocalisations ! Enfer des travailleurs des pays nantis, tout le monde en profite en fait : les consommateurs payant trois sous leurs produits manufacturés, les pays pauvres en ayant du travail, même si les travailleurs locaux se exploiter, c’est mieux que rien. Car très prosaïquement : mieux vaut un travail très pénible remplissant votre assiette, que de crever de faim tout court ! En attendant mieux bien sûr, si le mieux vient un jour.

Partager les richesses, ce n’est pas simplement donner de l’argent aux pays pauvres. Le pire exemple en est les pays africains. Vous leur donnez de l’argent : il est détourné par les dirigeants et les multiples intermédiaires qui, de la même façon, revendront la plupart des produits que vous aurez donnés pour la population. Au mieux, les produits s’accumuleront dans les ports, y pourriront, du fait de l’absence d’infrastructure : ponts, routes praticables en toutes saisons et rapidement... logistique : moyens de transport : trains, camions, bateaux. Ou même l’état africain ne disposeront pas de l’argent nécessaire pour payer des chauffeurs, de ceux devant répartir les biens...

Vous leur donnez du matériel : il n’est pas prévu pour ces pays à forte température, l’agressivité des bactéries en milieu humide, ou très sec, avec plein de poussière dans l’air, il tombe en panne. Sur place, ils n’ont ni les pièces détachées fort chères ni les formations nécessaires pour les réparer. Au meilleur des cas, vous leur donnez du riz gratuit bien sûr, la population se précipite dessus, n’achetant pas le peu produit sur place. Les agriculteurs voient leur production délaissée, n’ont pas d’argent qui rentre, font faillite, se reconvertissent dans des activités illégales type drogue ou vont grossir les rangs des miséreux.

Pas facile vraiment de faire de la charité !