21/11/2006

Les économistes et le FMI ont toujours raison... après !

Savez-vous ce qui caractérise fortement un économiste, ou tous ceux évoluant dans cette sphère : financiers, boursiers, prospectivistes… ? Simple : ils ont toujours raison… après ! Avant, ils font leur petit bonhomme de boulot, décrivent ce qui va se passer, ce qu’il convient de faire pour s’y préparer. Ensuite, vient la réalité. Elle n’a bien souvent rien à voir avec les prévisions.

Les mêmes gens reviennent, ou leurs petits copains, pour ne pas faire trop voyant, et vous expliquent fort doctement pourquoi il ne pouvait pas se passer autre chose que ce qui s’est passé. Evidemment, ils ne reviennent pas sur leurs augures, pas bêtes. Mais cela ne les gênerait guère. Je vous l’ai dit : ils sont très savants. Et Dieu que vous même pouvez être ignorant à l’aune de leur science. Ah bon ! Vous ne saviez pas. L’économie est une science. La meilleure preuve qui en soit est qu’elle produit force courbes et équations pour le démontrer, expliquer la réalité passée ou future.

Ce serait amusant à voir si la vie de tant de gens ne dépendait pas du pseudo savoir de quelques uns que les haut placés écoutent divinement. Il faut voir les catastrophes que cela amène. Vous connaissez le FMI ? Le fonds mondial de l’inutilité. Il est beaucoup d’économistes dedans. Ceci explique sans doute cela.

Ils sont chargés de déterminer les critères permettant aux pays en difficulté, le plus souvent pauvres bien entendu, d’accéder à leurs prêts. La catastrophe financière de l’Argentine, c’est eux, mais aussi de bien d’autres nations, dont les ressortissants sont obligés de se serrer la ceinture afin de respecter leurs directives, appliquées sans pouvoir le faire autrement par les malheureux gouvernements passés sous la coupe du FMI.

Par exemple, à un pays exsangue, ils obligent à fortement augmenter les prix des produits de base, en vertu de la vérité des prix, dogme capitaliste assurant le bonheur général. Bien sûr s’en suivent immédiatement des émeutes, réprimées tout aussi évidemment dans le sang par les dirigeants ne faisant en général pas dans la dentelle. Ce qui est amusant est de constater que les USA sont le principal pourvoyeur de cette vénérable institution, mais que fort heureusement pour eux, ils échappent à leur modèle économique, car sinon ils feraient immédiatement faillite. En effet, leur taux d’endettement est parfaitement aberrant.

On oppose souvent la France aux USA. Avant, c’était l’Allemagne, mais comme depuis sa réunification, elle bat fortement de l’aile, on a pris autre chose. Les modes passent. Savez-vous que les français, nous tous, cocorico, sommes bien plus productifs à l’heure que les ricains. Ils nous rattrapent néanmoins, la production par salarié étant plus souvent au travail que nous dans chaque journée, et pour le nombre de jours dans l’année.

Autre idée bien brassée par nos brillants politologues, plus efficacement qu’un ventilateur remue le vent : les prélèvements obligatoires. Ils sont trop élevés. Il faut donc… les baisser. Seulement, si l’on opère une comparaison inter pays, rien ne prouve rien. Sur les quatorze pays de l’OCDE (pays riches) ayant connu une croissance supérieure à la moyenne depuis dix ans, seuls trois ont des prélèvements inférieurs à la moyenne ; Finlande et Norvège collectent bien plus que la France ; le Japon qui a les prélèvements les plus faibles est un de ceux à la croissance la plus faible. La Corée du Sud qui les a le plus augmenté a obtenu la meilleure croissance ; Cinq pays à la croissance inférieure à la moyenne en ont réduit le poids.

Pour ses étudiants, la France dépense moins que les autres européens. Le poids de la recherche européen est bien inférieur à celui US ou à celui des nouveaux pays industrialisés asiatiques.
En 1990, Europe et USA étaient au coude à coude ; depuis, les seconds ont fait un point de croissance de plus chaque année à 2,9 % l’an, et 1000 milliards d’euros de plus en PIB.

On se tue beaucoup sur Terre, vous l’aviez sans doute remarqué. Grâce à qui ? Les cinq premiers vendeurs : Etats-Unis, Russie, Royaume Uni, France et Allemagne tiennent 85 % du marché. Les USA dépensent à eux seuls 43 % du total, plus du double des quatre premiers européens. Voyez, la mort… paie ! Pourtant c’est un marché divisé par deux en vingt ans. Pourquoi ? La guerre Iran/Irak fut très coûteuse, et la course à l’armement de Reagan a épuisé la Russie, diminuant l’ensemble des dépenses. Mais ne criez pas victoire : moins de dépense ne veut pas dire moins de morts. Un fusil d’assaut de 500 € tue beaucoup plus proportionnellement qu’un avion de combat de 100 millions.

Sur les 100 premières multinationales (par capitalisation boursière), 57 sont US, tout le reste européen, et 7 au Japon. Vous avez dit domination mondiale ? D’accord les USA sont premiers, mais vue d’un pays pauvre, écrasé par l’un ou les autres : la différence ?

Dans les années 80, le dollar monte : c’est la catastrophe pour l’Europe. En ce moment, il baisse : c’est la catastrophe pour l’Europe. C’est le roi dollar. 65 % des avoirs officiels en devises sont en dollar, tout comme 90 % des transactions sur les marchés des changes. Europe, Japon et Royaume Uni se partagent en gros le reste.

La population mondiale vivant en zone urbaine est passée entre 1950 et 2000 de 37 à 47 %, sera à 60 % en 2030. Actuellement, le tout à l’égout est disponible pour 0 % des habitants de Brazzaville (Congo), l’électricité pour 41 % de ceux d’Abidjan (Côte-d’Ivoire) ; le téléphone : 5 % pour Abidjan, et l’eau potable 26 %.
L’urbanisation s’accompagne d’une extension du salariat. De 1960 à 2002, les français salariés sont passés de 70 à 91 %. Dans les pays pauvres, le salariat améliore le statut social : il fournit une relative stabilité et régularité des revenus, contribue à une baisse de la fécondité, même si les conditions de travail sont difficiles et les rémunérations faibles.

Dans les années 60, les prévisions alarmistes du Club de Rome concernant les consommations d’énergie fossile ont un peu éveillé les gouvernements à l’écologie. Depuis, les découvertes et les meilleurs moyens d’extraction ont enterré tout sentiment de dépendance, et encore plus de responsabilité quant aux générations futures. Actuellement, nous disposons de 40 années de réserve de pétrole, 60 de gaz. On découvre toujours de nouveaux gisements, mais de plus en plus faibles, et ceux actuels voient leur coût d’extraction augmenter, car le plus facile a déjà été pris.

La part des énergies renouvelables perd du terrain, même si leur valeur absolue augmente un peu, car celle fossile augmente bien plus rapidement. La France, lobby nucléaire tout puissant oblige, fait moins bien que ses partenaires.

Pour produire, il faut du travail (de la main-d’œuvre) et du capital. Le capital, ce n’est pas seulement les machines, mais aussi les infrastructures qui rendent possible l’activité économique des entreprises : routes, voies ferrées, aéroports, système de télécom­munications, approvisionnement en électricité, etc. Ces infrastructures sont une condition sine qua non du décollage économique d’un pays. D’autant que la pro­duction en réseau se développe de plus en plus dans l’actuelle division internationale du travail : le niveau des infrastructures est un critère déterminant pour les entreprises du Nord, dans le choix de leurs implan­tations ou de leurs sous-traitants.

De ce point de vue, les infrastructures des pays du Sud s’avèrent aujourd’hui souvent inadaptées aux exi­gences des économies modernes. La naissance de la nouvelle économie est venue creuser un peu plus le fossé entre pays riches et pays pauvres.

Ainsi l’Afrique subsaharienne dispose de 13 % de routes goudronnées, l’Europe de 93 %. Or, la route est devenue l’un des moteurs de l’économie, au détriment du réseau ferré, suite aux exigences de flexibilité et de rapidité produites par la production à flux tendu et du juste à temps.

700 téléphones pour 1 000 habitants des pays riches, environ 100 pour les autres ; pour 1 000 personnes : 600 ordinateurs américains, 300 européens moins de 50 pour les autres.

12 300 KWh utilisés chaque année pour les américains, 6 000 zone euro, environ 400 pour les plus pauvres.
35 000 € de PIB par tête pour les USA, 24 000 euros pour la France, moins de 1 000 euros pour les plus pauvres. C’est une moyenne pour chaque pays, cachant des écarts sensibles entre le petit groupe de bien lotis et la grande masse des misérables.

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