05/01/2007

Comment punir efficacement pour éviter la récidive

Si vous avez grillé un stop en voiture, vous encourez forte amende et/ou peine de prison, mais généralement vous n’aurez que l’amende (à condition d’être pris bien sûr), voire n’aurez rien du tout si vous tombez sur un agent débonnaire qui croira, à tort ou à raison, que vous ne l’avez pas vu, et que vous le regrettez tant qu’à faire. Il en ira tout autrement si vous avez fait à cette occasion un accident, surtout si vous avez blessé ou tué quelqu’un : forte amende, et beaucoup plus de chance de faire de la prison. Pourtant la situation est la même : vous avez grillé un stop. Alors pourquoi la peine est-elle différente ? Bien sûr les conséquences ne sont pas les mêmes, mais faut-il juger sur les conséquences, ou la cause, ou l’intention, ou les circonstances atténuantes (vous ne l’aviez pas vu) ou aggravantes (vous étiez ivre) ?

Prenons un autre exemple, proche, mais plus frappant. Vous êtes très fortement alcoolisé, et prenez tout de même votre voiture. Fait aggravant : vous avez l’habitude de la chose, qui peut être prouvée. Si vous ne créez pas d’accident : même chose que ci-dessus, sauf que la peine sera plus lourde, car les ivrognes au volant n’ont vraiment pas le vent en poupe, et c’est heureux. Si vous avez blessé ou tué : certainement vous ferez de la prison. Cela semble normal pour la plupart des gens, pas à moi : la faute est la même, seules les conséquences changent : faute à pas de chance. En fait, l’accident qui peut arriver, arrivera de plus en plus de façon certaine au fur et à mesure que vous prendrez souvent le volant en état fortement alcoolisé.

Alors pourquoi ne pas punir aussi fortement celui qui a ou n’a pas causé d’accident ? On dira qu’on ne peut mettre tout le monde en prison, et c’est vrai. Mais l’argument est fallacieux : les fortes peines de prison et/ou d’amende sont fortement dissuasives pour les gens non aguerris dans l’irrespect de la loi, ce qui est le cas de l’immense majorité des contrevenants du code de la route, comme des dits petits délits. Si vous franchissez de beaucoup une limitation de vitesse et qu’on vous supprime huit jours de suite votre voiture, je vous garantis que vous ne recommencerez pas deux fois, surtout si pour une deuxième infraction on vous vend la voiture d’office, sans rien vous donner de l’argent de la vente.

Vous me taxez de violence, d’irresponsabilité ? C’est vous qui voyez, si vous préférez quelques milliers de morts chaque année sur les routes françaises qui auraient pu être évitées pour beaucoup sans problème, peut-être vous ou un de vos proches demain.

En fait, il n’y a pas de petit délit. Comme le dit la sagesse populaire : qui vole un œuf, vole un bœuf. Les petits larcins peu ou pas punis conduisent ceux qui les commettent à augmenter la dose. C’est ce qu’on voit pour tous les jeunes désœuvrés qui désormais, dès l’âge de dix ans ou peu plus, rackettent, volent, brûlent les voitures, collèges et autres comme un jeu, sûrs de ne pas être punis, du fait de l’imbécillité de la loi française.

De même, un gros délit, un crime, justifient actuellement d’une bonne peine de prison. Une fois sortis, les criminels ne le sont plus : « ils ont payé leur dette », et c’est heureux, car on ne saurait être toute sa vie condamné sans chance de rédemption. Les personnes qui ont été violées, blessées, tuées, ou leurs proches, elles, n’auront parfois de cesse de payer de leur souffrance toute leur vie, troubles psychiques, ce que leur agresseur leur aura fait. Pour elles, innocentes : pas de rédemption !

Alors, même s’il faut laisser aux criminels une chance de reprendre le cours normal de la vie, il ne faut pas oublier le sang versé ou la souffrance provoquée : il faut que toute leur vie les responsables payent par des heures de travail, de l’argent, un engagement associatif ce qu’ils ont fait. Ce n’est pas un désir de vengeance, mais un sain besoin de réparation, de rappel de la faute commise, sans pour autant les empêcher de vivre ni de gagner leur vie aussi pour eux.

D’un autre coté, il est très inutile de les jeter durablement en prison. Pour les récidivistes, les endurcis, les horreurs à deux pattes : une opération au cerveau pourrait diminuer fortement leur dose d’agressivité : c’est mieux que de les laisser croupir en prison, dans la haine d’eux mêmes comme de la société, en en faisant des bêtes humaines toujours plus endurcies et malveillantes. Il vaut mieux les suivre psychologiquement, leur donner une légère peine de prison, mais les suivre toute leur vie : l’ADN le permet, l’informatique aussi, permettant de suivre leur trace internationalement ou presque.

Les récidives devraient être infiniment moins nombreuses, les faits commis beaucoup moins graves, ni fréquents : le bon exemple fait tâche d’huile, et ce dès l’enfance. Il faut punir, mais dans l’éducation, et ne pas laisser le passé s’oublier, mais en laissant toujours une chance raisonnable et raisonnée à l’individu de se réinsérer et d’être heureux si possible.

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