Pourquoi faire une psychothérapie : conseils pour trouver un praticien
Vous allez mal, pensez qu’une aide extérieure vous ferait du bien, ou à un de vos proches, et il se peut bien que vous ayez raison. Mais attention, le choix d’un psy est affaire délicate, et c’est pourquoi je désire vous faire bénéficier de mon expérience personnelle.
Tout d’abord, il est hors de question de considérer que les psy (nous verrons après quelques différences entre eux) sont des merveilles, travaillant de façon altruiste pour l’amour humain. Ainsi le voudrait la bonne blague des psychanalystes, faisant payer fort cher leur service, sous prétexte que le patient doit payer beaucoup pour se sentir impliqué dans son analyse. Il serait certainement plus juste de dire que plus le patient paie cher, meilleur sera le remplissage du portefeuille de son praticien ! Ce qui ne veut pas forcément dire qu’il sera incompétent –ni l’inverse d’ailleurs !!
Le psy est d’abord et avant tout un être humain, avec lui même ses problèmes, ses souffrances qu’il aura pu ou non transcender. Il a acquis des compétences techniques sur l’être humain lui permettant de pratiquer son art avec méthode. Cela peut vous choquer d’appliquer ce genre de langage pour une personne, mais il faut savoir que si chaque parcours humain est unique, il y a des composantes générales tout de même. Ainsi, pour chacun d’entre nous, nous sommes élevés par des parents ou institutions, provoquant des souffrances quasiment obligatoires en nous.
Ceux et celles nous ayant éduqué ne sont pas forcément parfaits, laissant parfois des traces au fer rouge en notre conscience, ou sub-conscience (c’est à dire au plus profond de notre cerveau, sans que nous en ayons forcément conscience, des faits du passé agissent sur notre comportement présent). En fait, quant bien même ces personnes seraient des merveilles, leur action laisse obligatoirement en nous des traces bonnes et mauvaises, car la vie est ainsi, le bon côtoie le mauvais, et l’un ne pourrait exister sans l’autre. L’éducation donne ainsi l’un comme l’autre.
La technique du thérapeute consiste par exemple à savoir que chacun est affecté par son enfance, adolescence, d’une certaine manière, avec des étapes comme l’apprentissage de la sexualité, et autres. Le tout est de bien comprendre que si beaucoup d’écoles de pensée existent chez les psy pour dire comment faire au mieux pour les patients, aucune ne saurait être forcément meilleure que les autres, bien que malheureusement, souvent, chaque supposé spécialiste se considère comme le meilleur, et tant qu’à faire dénigre parfois les autres méthodes.
Le meilleur, comme dans la vie, c’est celui ou celle sachant qu’il a toujours beaucoup de choses à apprendre, celui ou celle restant humble, ce qui est rare. Car ces doctes gens croient souvent tout savoir, appliquent leur technique sans amour, sans bon sens. Oui, de l’amour, du bon sens, il en faut un sacré paquet pour démêler cet extraordinaire écheveau qu’est chaque composante de l’esprit humain.
3 différents courants de pensée, d’actions, de techniques :
à noter que moi-même je ne suis pas un spécialiste de la chose, n’hésitez donc pas, comme en toute chose, à compléter, vérifier ce qui est écrit ici.
1 ) Le psychothérapeute vous écoute, a suivi une école pour cela, souvent a fait lui même une psychothérapie pour ôter en lui, en elle, le plus gros de ses tourments, afin de moins l’affecter dans sa conduite envers ses patients. Vos séances peuvent ne durer que quelques mois, voire moins. Il existe énormément de courants différents, entre le plus sérieux et le franchement fantaisiste.
2 ) Le psychanalyste s’est obligatoirement fait analyser, parfois durant plusieurs années. L’analyse du patient dure souvent plusieurs années, fort coûteuse donc, allant tout au fond de son esprit, pour tout analyser, et changer en lui ce qu’il est possible et souhaitable de changer.
3 ) Le psychiatre est un médecin ayant poursuivi l’ensemble du cursus médical commun, puis a opté pour la spécialité psychiatrique ; il n’a pas forcément suivi lui même une psy.
Certains psy considèrent qu’ils ne doivent pas ou à peine parler, vous écoutant longuement. Cela peut être extrêmement pénible pour vous, ou bénéfique : à vous de voir. Mais il est déjà bien difficile de venir parler à un étranger de ses tourments les plus profonds, alors être face à un mur ne semble pas être une bonne méthode pour vous aider. Tous les extrêmes sont mauvais. Il peut être bon de se taire, mais pas tout le temps ; et le dialogue est bon s’il n’y a pas que cela. Certains praticiens vous demandent de vous étendre sur un canapé, sans pouvoir les regarder une fois allongé, ce qui peut également vous être difficile, ou au contraire vous aider à vider votre sac.
4 ) Enfin, l’hypnose est une technique qui peut être utilisée par n’importe quel psy, consistant à vous mettre en un état de profonde tranquillité, permettant la suggestion à votre égard, et donc de vous donner des idées propres à changer bénéfiquement votre vie, avec votre consentement. Cela marche ou pas, selon votre état de réceptivité et la compétence du psy. Cela peut être très efficace pour des problèmes très ponctuels, comme d’arrêter de fumer, ou pour des problèmes de poids.
Les séances durent entre 20 et 45’ selon le praticien, coûtent entre le prix du médecin spécialiste (psychiatre) à beaucoup plus, en sachant que ni la durée ni le prix ne garantissent une bonne prise en charge. Il faut compter une à deux séances par semaine. Parfois sont davantage de séances, cela me paraît trop : une psy ne doit pas empiéter autant sur votre vie privée, ni sur votre porte monnaie. D’autres fois, le psy se contente d’une séance par mois, ce qui ne paraît guère sérieux.
Il faut aussi vous faire confiance en votre ressenti, votre relatif bien être. Parler de soi n’est jamais évident, reconnaître ses erreurs, constater ses souffrances souvent fait pleurer, fait mal. Certaines personnes sont terrorisées à l’idée de parler d’eux, et refusent d’aller plus loin.
N’oubliez jamais que quelle que soit la technique employée, le maniement du psychisme relève d’abord et avant tout d’un art, qui demande d’abord et avant tout de solides qualités humaines : on ne traite pas le cerveau comme un objet.
Il faut faire très attention : un mauvais praticien peut vous être extrêmement nocif. Mais en général, les pires d’entre eux se contentent de vous prendre de l’argent sans guère ou aucune efficacité. N’oubliez jamais que quelle que soit la compétence de la personne qui vous suit, vous gardez toujours parfaitement le droit d’arrêter vos séances. Certains psy pourront tenter de vous dissuader de venir les voir : parfois pour votre bien, parfois pour le bien de leur portefeuille : difficile de faire la différence parfois.
N’essayez pas non plus de forcer un enfant à être suivi par un psy, cela ne fonctionnera pas. En tout cas, n’allez pas au delà de quelques séances si l’enfant ne veut pas y aller.
Un psy peut être exécrable, tout en étant compétent et efficace pour vous : à voir si vous le supportez ou préférez aller voir ailleurs. Freud par exemple était plutôt désagréable dans ses consultations, et c’est un euphémisme.
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