08/01/2007

Loterie, injustice et carcan des professions

Quoi de commun entre un salarié de fast food et un fonctionnaire ? Rien, ou pas grand chose Le premier a un emploi précaire, se voit traiter comme un esclave alors même qu’il travaille en courant, sent le graillon le soir chez lui, est mal payé, avec des avantages théoriques assurés par les lois de l’état français, mais constamment bafoués dans les faits, travaille à temps partiel sans vraiment l’avoir choisi, avec de bien mauvais horaires (tard le soir, mais il est vrai que c’est bien pour les étudiants finançant ainsi leurs études), et révocable à merci. Le fonctionnaire bénéficie d’avantages acquis et respectés, droit de grève notamment dont il use et abuse parfois, a un salaire sûr et à vie, quoiqu’il fasse pratiquement, a une avancée de carrière toute tracée, une évolution possible avec les concours ou autres examens plus ou moins fantaisistes parfois…

Dans le clan des fonctionnaires, contre lequel je ne suis pas forcément (j’en suis un) peuvent être mis les salariés de la RATP, ne se privant jamais d’abuser de leur droit de grève, prenant en otage des millions de salariés qui, eux, ne peuvent se le permettre ; mais aussi des salariés de grandes entreprises bénéficiant d’une protection de fait, bien que parfois hélas ils font partie des charrettes éventuelles.
Dans le clan des salariés esclaves, peuvent être hélas mis bien des catégories : caissières de grande surface devant lever la main pour aller aux toilettes, travail à la chaîne… de plus en plus de gens en fait, du fait de la paupérisation grandissante de la société.

Quoi de juste là dedans ? Rien ! Selon le choix qu’on fait de sa carrière, de son premier emploi, largement dû au hasard, au pas de chance, on est dans un milieu nanti ou non.
Il n’est pas question pour moi de vouloir atteindre aux droits acquis, mais d’aller contre ceux excessifs, octroyés à une caste de fait seule. Ainsi, que dire d’un professeur nul, comme chacun d’entre nous a pu en connaître, par son expérience personnelle ou de proches, qu’on ne peut virer car bénéficiant de son statut de fonctionnaire. Il ne fait rien, est incapable, n’arrive pas à se faire respecter des enfants, est constamment en congé maladie. Des sanctions sont possibles, mais jamais ou presque appliquées, sinon les merveilleux syndicats sont tout prompts à faire grève, contre tout sens de la mesure. Alors les établissements se passent à l’occasion ces nullités dont personne ne veut, à commencer par les parents désolés et impuissants, tout comme les proviseurs.

A l’autre bout de l’échelle sociale sont les travailleurs du dehors, maçons par exemple, oeuvrant par tous les temps, soulevant de lourdes charges, dos cassé, métier dangereux, jusqu’à l’âge de la retraite parfois, qui est bien plus élevée que celle d’autres travailleurs protégés pourtant. Même l’âge de la mort est différent, défavorable aux basses catégories sociales, du fait de leur dure vie peu payée de surcroît !
Alors pourquoi devoir exercer un dur métier, toujours le même durant toute sa vie ? A l’heure où il est de bon ton ou obligatoire de changer plusieurs fois de profession durant son existence, il serait bon, ou plutôt obligatoire d’instituer des ponts entre les différents emplois. Par exemple, un maçon peut exécuter sa tâche à vingt ans, mais devrait pouvoir à la fin de sa vie professionnelle devenir par exemple gardien de musée, là où on trouve des jeunes en train de s’ennuyer ferme le plus souvent.
Mais non, le travail, le métier sont affaire de loterie ; il faut faire le bon choix des études, de la formation, de l’entreprise, et tant pis si on n’a pas tiré le bon numéro, qu’on va au chômage. Les autres diront : la faute à pas de chance, ou à mauvaise personne : tant mieux pour moi qui ne suis pas (pas encore) de la charrette. Egoïsme à la petite semaine, refus du partage du travail, des richesses, toute une nation, tout un monde qui va et vit dans la catastrophe, créant la haine, la violence nationale et internationale.

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