15/01/2007

Qui est pire de l’animal et de l’être humain ?

Il est de bon ton de considérer l’animal comme bien meilleur que l’être humain. Personnellement, je pense qu’il n’y a guère pire que l’animal. Sa condition de vie tout d’abord. Si nos animaux domestiques, paraît-il, peuvent allonger leur vie jusqu’à une vingtaine d’années pour chat et chien par exemple, il en va considérablement autrement dans le bien être de la nature. Maladies, blessures lors de combats, accidents, et gentils congénères sont là pour raccourcir leur vie de beaucoup. Et pour les animaux sauvages herbivores notamment, c’est bien pire. Bravo pour ceux vivant la moitié au moins de leur vie théorique. Manger ou être mangé, voici la loi écrite de tous temps de la vie terrestre.

Voici un gnou femelle qui accouche. Si elle a mal choisi son moment, ou la faute à pas de chance, elle comme son petit à peine ou pas encore tout à fait sorti de son ventre seront mangés par les prédateurs. Avouez qu’il en va bien rarement ainsi en ce qui concerne l’être humain ! L’exemple le plus atroce que je connaisse, mais il en est sans doute bien d’autres équivalents, est cette guêpe qui paralyse une grosse araignée, un criquet... en la piquant, pond son oeuf dedans, entraînant sa victime dans une cachette bien fermée. La larve née va dévorer vivante la proie de sa mère, commençant par les organes non vitaux pour prolonger la vie de son garde manger paralysé : mieux qu’un frigo, et toujours de la viande fraîche !

Mais voilà, les détracteurs de la gent humaine disent que l’animal tue pour manger, l’homme tuant par plaisir. C’est un raccourci faux. L’homme tue pour acquérir des territoires, du sexe, et tout ceci pour respecter ses instincts naturels de domination, de conquête, de prédation, jouet des hormones lui balayant tout le corps, lui intimant l’ordre de tuer son rival guerrier ou amoureux, protégeant les siens ou son territoire. Le vernis humain caractérisant la bête humaine ne fait pas longtemps illusion. Mettez une personne dans un feu de maison, vous la verrez écraser les autres pour s’en sortir ; dans un groupe, elle suivra les plus débiles, les plus convaincants, les plus forts. Ainsi s’expliquent les tragédies de la guerre, des tortures, et tout aussi redoutables, bien qu’apparaissant plus soft, celles quotidiennes où peu d’êtres en commandent des millions crevant de faim, de mal être, de maladie, quant bien même habiteraient-ils les pays les plus civilisés du monde, comme la France par exemple (quelques chiffres en rappel : 3 millions de chômeurs officiels, 3,2 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté de 600 €/mois -et encore les étudiants ne sont pas pris en compte !).

L’être humain travaille encore son coté humain. Il est animal à 99 %. Son capital génétique semble le même que celui du chimpanzé à... 99 % ! Nous sommes en fait des animaux, plus évolués que les autres, avec un vernis de pensée. Comment pourrait-il en être autrement, alors que nous venons de 200 millions d’années d’évolution, alors que la préhistoire ne date que de 10.000 années tout au plus, que nous ne sommes écartés de nos cousins simiesques voici guère que 1 à 2 millions d’années.

L’animal ne peut être meilleur que l’être humain, parce que tout simplement, l’être humain n’est pas autre chose qu’un animal ! En un peu plus évolué, ou différent.

Les atrocités commises quotidiennement dans le monde animal tel que nous l’entendons habituellement fait que les polémiques sur la pêche, chasse, corridas... ne m’émeuvent guère. Il est préférable, notamment dans les élevages, de ne pas faire souffrir les animaux. Mais il ne faut pas oublier qu’à notre place, ils feraient bien pire. Si notre coté humain peut mieux faire : tant mieux ! Mais veillons surtout au bien être de nos propres congénères, dont la situation dans le monde est bien souvent atroce.

Aucun commentaire: