11/01/2007

Omerta sur le choix du nucléaire et de ses dangers

En France, le tout nucléaire a depuis toujours le vent en poupe, sans discussion nationale aucune, imposée par les politiciens, et le lobby industriel qui a formidablement su et pu étouffer toute contestation ou remise en cause du choix entrepris. C’est la démocratie à la française : on élit démocratiquement son président, ses députés, après bon bourrage de crâne audiovisuel et autre (jusqu’à voici peu toute source d’information était étroitement contrôlée par le gouvernement, qui opérait même sous Mitterrand des écoutes illégales téléphoniques des journalistes). Puis ces représentants du peuple décident ce qu’ils veulent sans aucune concertation et encore moins de référendum qui risquerait fort de leur déplaire, et pire encore, d’habituer les français à réfléchir, ou plutôt croire qu’ils puissent avoir une réelle action sur la politique de leur pays.

Le nucléaire est présenté comme la plus sûre des énergies, nous rendant indépendants du pétrole. Certes, mais elle nous rend dépendants de l’uranium produit par encore moins de pays que le pétrole. De plus, le jour où une centrale nucléaire sautera, ce ne seront plus seulement quelques morts dus à une explosion de gaz qui se feront, mais des milliers ou dizaines ou centaines de milliers. Nos responsables nous disent que ceci est impossible : la centrale de Tchernobyl leur a et nous a prouvé le contraire. Vous direz que c’était l’union soviétique, mal dirigée, à la transparence faible. La centrale expérimentale de Creys Malville, aux innombrables dysfonctionnements jusqu’à sa fermeture, ont prouvé que cela peut aussi se passer chez nous. Quant à la transparence politique, le nuage radioactif (résultant de l’explosion de la centrale ukrainienne) s’arrêtant à la frontière française nous a montré ce qu’il en était.

On nous dit aussi que le coût nucléaire est très concurrentiel, mais on oublie d’y mettre bien des composantes. Le coût de démantèlement des centrales en fin de vie n’est pas pris en compte, non plus la surveillance des déchets qui devra se faire sur des dizaines d’années ou davantage. Quelques uns ayant même une durée de vie d’un million d’années, ce qui fait courir un danger extrême aux générations futures, et témoigne amplement de la folie humaine. Bien sûr le gouvernement nous assure que le stockage est sans problème, sans faille, sans danger. Pour un gouvernement qui ne voit jamais plus loin que le bout de son nez d’intérêt politique, vous pouvez dormir tranquille en pensant que l’état voit sûrement à des centaines d’années dans le futur !

D’autre part, la sécurité est déjà battue en flèche : chaque centrale envoie des gaz radioactifs dans l’atmosphère, et d’ailleurs EDF le reconnaît dans ses propres documents internes, qu’on peut (difficilement) demander à consulter. De plus les normes d’émission nucléaires sont pulvérisées, au voisinage des tuyaux d’évacuation d’eau dans l’eau de mer par exemple.

Dernier argument en faveur du nucléaire, et non des moindres, c’est que le coût des énergies alternatives est prohibitif, et que celles-ci ne sont pas viables économiquement. Cela semble vrai, plus ou moins, et de moins en moins. Il faut comprendre que le tout nucléaire a phagocyté durant des dizaines d’années tous les programmes de recherche, laissant à d’autres l’étude d’énergies concurrentielles : Allemagne et pays scandinaves et Hollande pour l’éolien ; Japon pour moteur hybride ; Brésil pour biotechnologies ; Islande pour la géothermie...

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