06/03/2007

Le danger potentiel des nanoparticules

La recherche et la production de nanoparticules (moins d’un dix millième de millimètre) va augmenter de manière exponentielle dans les prochaines années. Elles sont utilisées comme catalyseurs pour les réactions chimiques, le polissage... Elles peuvent être incorporées dans divers produits : vêtements, cosmétiques, pneus, farts de skis... ; seront exploitées pour des applications médicales pour transporter des médicaments au niveau des cellules cibles, et à des fins environnementales.

L’exposition aux nanoparticules a toujours existé. L'air que nous respirons contient des quantités très importantes de particules ultra fines naturelles : plus de 10 000 particules supérieures à 10 nm dans 1 cm3 d’air, avec de fortes variations selon la saison ou le degré de pollution industrielle. Dans le monde du travail : condensation de fumées des fours métallurgiques, de soudage, fabrication et utilisation de noirs de carbone, de silices amorphes...

Les nanosystèmes moléculaires conçus par l'homme risquent de traverser les barrières biologiques entre sang et cerveau ou entre le fœtus et sa mère. Une très grande quantité de nanofibres et de nanoparticules aux propriétés physico-chimiques très diverses va être produite. Les risques sanitaires concernent aussi bien les travailleurs du secteur, qui peuvent être exposés de manière chronique à des quantités importantes de nanoparticules que la population en général dont l’exposition est plus indirecte.

Les nanoparticules ne sont pas retenues par les filtres classiques. Chaque type a un comportement physico-chimique, toxicologique et environnemental spécifique, pour lequel il faut trouver et mettre en œuvre des moyens de contrôle et de protection adaptés.

Les nanoparticules de dioxyde de titane ont la propriété de pénétrer l’épithélium pulmonaire, de passer dans les circuits lymphatiques et de s’accumuler progressivement dans les ganglions lymphatiques les plus proches.
La circulation sanguine les conduit dans tous les organes : foie, rein, cœur, cerveau. Elles pourraient même parvenir au cerveau en suivant le trajet du nerf olfactif. Leur capacité à traverser la peau est controversée.

Conséquences possibles : réactions inflammatoires, émergence de modifications génétiques des cellules atteintes pouvant évoluer vers un dysfonctionnement plus ou moins important des organes touchés, voire en cancer. Dans les poumons, les réactions inflammatoires peuvent dégénérer en fibrose, qui se traduit par une diminution de la capacité d’échanges gazeux des alvéoles pulmonaires et une diminution de la fonction respiratoire ou de l’asthme.

Les nanotubes flexibles s’agglomèrent en pelotes dans les alvéoles pulmonaires, et se trouveraient ainsi dans l’impossibilité de traverser la plèvre. Mais cette agglomération augmente leur persistance dans les poumons, et par là même facilite leur effet fibrosant potentiel.

Chez la souris, on a observé une augmentation de l’altération de l’ADN mitochondrial dans l’aorte, et une altération des gènes impliqués dans l’inflammation des cellules cardiaques.

L’exposition des populations se fera lors de la dégradation des produits contenant des nanoparticules ou du traitement des déchets, ou encore par la chaîne alimentaire –via les poissons par exemple- si ces nanoparticules sont bio-accumulables et bio-persistantes.

Alors que 10 milliards de dollars ont été consacrés en 2005 au niveau mondial à la recherche et au développement dans le domaine des nanosciences, seulement 40 millions de dollars l'ont été à des fins de recherche sur les effets secondaires éventuels, soit 0,4 %.

A l’heure où des dizaines ou centaines de milliers de personnes souffrent ou sont décédées des conséquences de l’exposition à l’amiante, niée durant des dizaines d’années par les autorités publiques et spécialistes inconscients et/ou criminels, nous devons tous faire part de la plus haute circonspection face à ces nouvelles substances.

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