06/03/2007

L’amour immodéré des stars

Les adolescents sont très souvent fanatiques d’artistes, chanteurs le plus souvent, mais aussi acteurs variés. Cela représente pour eux un soutien dans leur vie qu’ils considèrent souvent comme peu intéressante. Ils y amènent le rêve, idéalisant cet homme ou cette femme, le plus souvent jeunes comme eux. Ils voudraient faire leur vie avec leur idole qui souvent, pour les hommes au moins, ramassent ainsi à la pelle des filles pour meubler leur lit le soir.

L’exemple du groupe «les boy’s friend» est sidérant. En fait, ce groupe monté de toutes pièces par leur producteur ne s’appartient pas. Il s’agit de salariés ayant donc conclu un contrat de travail, rétribué mensuellement. L’essentiel des bénéfices ne leur échoit pas. Bien pire, s’ils déçoivent, ils peuvent être obligés de sortir du groupe en étant remplacés par une autre personne, ce qui s’est déjà produit deux fois.

Lorsqu’on a demandé à quelques uns de leurs fans s’ils appréciaient toujours les membres du groupe, ceux-ci se sont extasiés sur les performances de leurs stars, sans même se rendre compte que pour deux d’elles sur quatre, il ne s’agissait pas des mêmes ! C’est dire comme certains artistes peuvent être interchangeables, notamment dans le cœur de leurs plus fidèles supporteurs.

Ce qui compte en fait réellement n’est pas la prestation des chanteurs, mais l’image que les adolescents s’en font. Ils ont besoin d’aimer quelqu’un. Plus leur vie leur semble vide, moins y sont présents des personnages charismatiques, davantage ils sublimeront leur amour dans l’illusion notamment médiatique. Amour proche de la dépendance aux drogues, succédané finalement bénéfique à l’alcool ou au tabac, si ce n’est pire.

Parfois, lorsque l’être est vraiment désorienté dans son existence, cet amour de l’artificiel perdure toute ou grande partie de sa vie. C’est ainsi qu’on assiste à des pèlerinages à la gloire de Claude François ou de tel autre artiste, genre James Dean ou Elvis Presley. Evidemment, plus ils auront disparu jeunes et en pleine gloire, meilleure restera leur image, telle que celle de Che Guevara.

Ce refuge dans le rêve aide les jeunes à passer le cap difficile de l’adolescence, leur permettant sans trop de difficultés d'aborder le monde adulte si loin de leurs rêves le plus souvent.

En fait, le monde adulte n’est pas si différent. Les amours artificielles y sont nombreuses, telles que celles pour le communisme, libéralisme, écologie, divers mouvements religieux ou athées, vous trouverez sans problème de nombreux exemples sans doute. Le problème n’est pas d’aimer un mouvement, mais de le faire de façon disproportionnée, sans recul, sans voir que rien n’est parfait. A cet égard, le nombre d’adultes immatures est conséquent.

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