26/12/2006

Faire que l’alcoolisme festif ne vous plonge pas dans la déchéance

Comme bien des français, vous aimez sans doute boire de temps en temps un petit coup, avec vos amis, un verre de vin, d’alcool. Vous avez parfaitement raison, c’est festif, convivial, et le bon vin sait si bien accompagner un bon plat, ou fromage.

Et puis un jour par ci par là, vous ou un de vos amis, avez sans doute été un peu grisé par l’alcool, voire vomi à la suite d’une soirée trop arrosée, un moment de bonheur trop bien fêté. Peut-être lui, elle ou vous avez dormi sur place, ou êtes rentré à la maison en voiture, vaille que vaille. Mais que de bons souvenirs à se raconter, à dire à vos amis ou collègues de travail, que ces bons moments ou l’un ou l’autre aura roulé sous la table, ne se souvenant guère ou pas du tout de ce qu’il ou elle a pu faire en fin de soirée.

Mais voilà : ces personnes sont criminelles, tout simplement. Permettre à quelqu’un n’ayant pas toute sa conscience de prendre sa voiture pour rentrer en son domicile est en faire un assassin en puissance, et vous son ou sa complice.
En France, il est très bien vu de se détendre à l’aide de l’alcool. C’est ôter ses inhibitions, se mettre dans l’ambiance, faire la fête.
Des régions entières sont véritablement sinistrées, comme la Bretagne, des professions comme les centres de tri de la poste notamment (dans le passé tout au moins).

Les grandes écoles, productrices de nos futures supposées élites, ont souvent, comme HEC par exemple, une soirée festive chaque semaine, le jeudi pour être précis. Soirée festive, quoi de plus normal pour cimenter les liens de nos futurs dirigeants et hauts personnages nationaux. Hélas, il s’agit souvent de beuveries inacceptables, écœurantes. Il s’agit pour beaucoup d’étudiants de boire le plus grand nombre de verres d’alcool possibles à la suite afin de très vite arriver dans un état second. Ceci associé éventuellement à un peu de haschich, voire de l’ectasie, ou tout simplement du tabac, crée un cocktail explosif, digne d’embrumer les cerveaux, de détruire les ovules féminins, et d’abîmer les futurs bébés (le stock d’ovules est fixe et irremplaçable pour la vie), ou de créer notamment des accidents de la route, blessés graves ou morts.

Nos dirigeants, bons français eux aussi, bien alcoolisés sans doute pour certains, ne trouvent pas grand chose à redire là dessus, ou en tout cas ne font pas grand chose. Ce n’est que très récemment, après des dizaines de milliers de morts dues à l’alcoolisme que les assassins routiers ivres se sont enfin vus infliger des peines minimum de prison, et encore souvent avec sursis. En France, on compte chaque année environ 45 000 décès dans lesquels l’alcool a joué un rôle direct ou associé.

L’étonnant est que sous toutes les latitudes, et depuis des siècles et davantage, le génie humain a su produire de l’alcool à partir de multiples plantes : riz, pomme de terre, canne à sucre, pomme, betterave, manioc, raisin, igname... pourquoi un tel succès ? Il est de bon ton de considérer que les peuples primitifs sont proches de la terre, sains. Cela ne les empêche pas en tout cas de s’alcooliser entre autres turpitudes. Ils s’en servent pour contacter les esprits via la transe, ou tout simplement pour se droguer, comme tout bon civilisé, même s’ils ne le sont pas encore.

Il faut croire que de tout temps l’être humain n’a pas su ni pu se satisfaire de sa condition sur terre, voulant toujours en sortir par le rêve, ce qui souvent le conduit au délabrement psychique et physique.

Il est sans doute bien plus difficile de se rendre heureux par des loisirs sains, une réflexion sur son existence, quitte à prendre le courage nécessaire pour en nettoyer les mauvaises composantes. Certes, ces moyens sont contraignants à mettre en oeuvre, mais tellement plus gratifiants et surtout avec uniquement des conséquences positives et durables à long terme. Rien à voir avec ces pauvres gens s’alcoolisant fête après fête, ou davantage, dégradant leur corps et leur cerveau, détruisant leur vie de famille, et parfois des vies tout court lors de bagarres ou violences diverses, que l’alcool encourage en annihilant la juste pensée, donnant un sentiment trompeur de sécurité et de toute puissance.

Il est désolant que les pouvoirs publics ne prennnent pas, ici comme ailleurs, le problème à bras le corps, notamment en punissant beaucoup plus fortement l’ivresse, interdisant les ventes d’alcool lors des fêtes étudiantes. Mais nos politiciens vont toujours dans le sens du vent, et ne proposent des réformes que lorsqu’ils sont sûrs qu’elles seront acceptées sans remettre en cause leur puissance politique, faite de populisme, mensonge, irresponsabilité.

Aucun commentaire: