Les SDF, symbole de notre nullité à tous !
La plupart ont entre 30 et 50 ans, la moitié d'entre eux disent vivre à la rue depuis au moins cinq ans et ont des problèmes de santé, parfois très graves, non traités dans deux cas sur trois. Ils sont entre 86 et 400.000, 43 ans de moyenne d’âge, et l’horreur suprême : 30 % ont un travail !
Beaucoup souffrent d'une dépendance à l'alcool ou/et sont atteints d'une affection quelconque (troubles respiratoires, problèmes dermatologiques...), dont le virus du sida. Près de la moitié des sans-logis n’ont pas de couverture maladie.
Une écrasante majorité ne compose plus le numéro d'appel gratuit traitant les demandes d'hébergement, car jugé trop difficile à joindre. Beaucoup confient également être rebutés par les problèmes de sécurité, d'hygiène et de violence qui se posent dans bon nombre de structures d'hébergement.
La plupart quitterait la rue si une solution décente et durable leur était proposée. Preuve de leur découragement, moins de 1 % d'entre eux ont déposé une demande de logement social.
La déchéance peut être très rapide, et concerner pratiquement chacun d’entre nous. Le jour J, on a un travail, un conjoint, un logis, on est heureux ou à peu près, en tout cas protégé dans sa vie par rapport à tous les besoins élémentaires et davantage. Et puis vient un problème personnel : un accident, une maladie, un rejet du monde du travail. La sécurité sociale est là, mais pas complètement, pas pour toujours, pas pour tout. Les assurances sont là, mais font tout pour ne pas payer, ou le moins possible, ou surtout le plus tard possible : en attendant, il faut se débrouiller. Le travail, lui, n’est pas tellement là. Surtout si on est vieux. Si en plus, on ne sait pas faire grand chose, est dépressif...
Bref, le monde s’écroule, ou peut très rapidement le faire. Le conjoint ne supporte plus de vous voir à ne rien faire, à broyer du noir, et surtout à être à sa charge financière, morale, matérielle. Même les plus grands amours battent de l’aile. En effet, cet amour, s’il existait ou existe toujours, s’était porté sur une personne en bonne santé physique et morale, confiante en la vie, avec un travail, un logement... bien peu d’amours sont toujours là si vous tombez en décrépitude morale ou physique. Savez-vous par exemple que 80 % des accidentés graves de la route voient leur conjoint disparaître ?
Depuis bien des années, depuis toujours nous vivons à coté de ces êtres lamentables, souillés, bourrés d’alcool ou/et de vermine. Nous passons à coté d’eux sans les voir, sans les regarder, sans les considérer. Ersatz d’êtres humains, ils nous dérangent par leur saleté, leur mendicité. Eux sont parfois plein de haine, parfois même pas. C’est stupéfiant comme la société peut écraser chacune de ses composantes. On pourrait croire qu’ils vont tuer tout le monde, se venger, mais non. Ils sont là à espérer une pièce, un regard, se réfugiant dans l’alcool, le désœuvrement, l’inutilité d’une vie dont personne ne veut plus, parfois depuis toujours pour les plus malchanceux.
Face à cela, réagissons : soyons égoïste !
Mais pas de la mauvaise manière, à les laisser dans leur abaissement : pensons à nous !
En effet, cette situation peut arriver à n’importe lequel d’entre nous, à peu de gens près. Ayons bien à l’esprit cette donnée, et faisons tout pour que plus personne ne soit laissé dans les rues, dans le chômage, dans l’inutilité de toute une vie. Car si un jour cela nous arrive, ou à un de nos proches : il sera trop tard pour réagir !
Soyez égoïste : pensez aux autres, pour penser à ce qui peut vous arriver !
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